Du jamais
vu au CCE de France Télévisions !
« Le CCE est la plus haute
instance sociale de l’entreprise. Il est le seul lieu où l’employeur est tenu
de rendre compte de la politique générale qu’il entend appliquer.
C’est dire l’importance de
cette instance dans une période critique pour France Télévisions où
l’inquiétude des salariés est extrême ».
Tel est le 1er paragraphe
du tract publié par la CGT
le 27 juin 2012 pour dénoncer la suspension du CCE à l’initiative de la
majorité CFDT/SNJ/CGC. Alors que la
CGT :
ü Se répand en
lamentations sur l’absence de dialogue social, qu’il s’agisse de la situation
économique et des perspectives d’activité de l’entreprise, ou de la négociation
de l’accord collectif (temps de travail, qualification, etc…),
ü Alors que la CGT n’hésite pas à appeler à
la grève les personnels de la Rédaction
Nationale de France 3 pour dénoncer le rapprochement « à la
trique » des deux rédactions nationales, oubliant un peu vite l’appui
chaleureux qu’elle a apporté à Patrick DE CAROLIS, il y a 3 ans, sur cette
question qui figurait expressément parmi les chantiers de synergie,
ü Alors que la CGT dénonce le mauvais
fonctionnement des IRP et l’étranglement financier qu’elles subissent de la
part de la Direction,
faute de moyens humains et financiers adéquats,
La CGT
ne trouve pas mieux à faire en début de séance du CCE que de pinailler sur de
simples problèmes de forme par rapport au refus du bureau et de la majorité du
CCE de ratifier l’ordre du jour, afin de rompre avec un dialogue social
factice et d’amener la
Direction à tenir un langage de vérité.
Dans un bel ensemble, Direction
et CGT se passent la parole, à tour de rôle, pour dire que si l’ordre du jour
avait été signé on aurait pu y inscrire un point sur la marche de l’entreprise
qui aurait pu permettre d’évoquer la situation financière, la situation
économique et budgétaire, le problème du financement, les perspectives
d’activité, l’emploi, etc…
Dont acte ! Ce point figure
régulièrement lors de chaque séance du Comité Central d’Entreprise.
Sommes-nous plus avancés pour autant depuis 3 ans ? Les choses ont-elles évolué
favorablement ? Nous laissons les salariés répondre d’eux-mêmes à cette
question.
S’il s’agit simplement
d’entendre le Président réciter un florilège de vœux pieux tout en se gardant
bien d’évoquer les vraies questions tandis que le prédicateur en chef de la CGT nous débite les sermons
auto-satisfaits et moralisateurs dont il a le brevet exclusif, tout cela est
effectivement réussi. Nous ne doutons pas que les salariés ont donc perdu une
occasion significative d’entendre la Direction annoncer la couleur.
Interprétant les raisons qui ont
amené le bureau et la majorité du CCE à ne pas ratifier l’ordre du jour de la
réunion du 27 juin, la CGT
y voit comme seul prétexte le sous-problème de la domiciliation des locaux des
syndicaux nationaux à France Télévisions, que la Direction veut dénoncer
ce qui ne gênerait que la CGC
alors que tous les syndicats sont concernés et que la CGT n’a pas été en reste pour
dénoncer cette initiative ! A notre humble avis, ce point ne relève même pas du
CCE. Qu’il ait, ou non, figuré à l’ordre du jour ne nous empêchait pas de
dormir.
Non ! La triste réalité était que les comptes de l’entreprise n’avaient pas
pu faire l’objet, dans les temps, d’un examen exhaustif de la part de l’expert
mandaté par le CCE (et par la majorité CGT à l’époque !), cet expert
n’ayant, de surcroît, pas eu la possibilité d’être présent en séance. Devant
cette carence, les élus ont adopté à l’unanimité (15 voix sur 15, les 14
représentants CGT ayant décidé de ne pas participer au vote), une résolution
(jointe en annexe) suspendant le CCE jusqu’à l’obtention d’un rapport complet
de l’expert et demandant, dans le même temps, la tenue d’un CCE extraordinaire
dans les plus brefs délais afin que le Président réponde aux questions
fondamentales concernant l’avenir économique et
social de France Télévisions et,
plus particulièrement, du secteur le plus menacé, France 3.
Cette demande de CCE
extraordinaire répondait bien évidemment aux interrogations légitimes que
nourrissent l’ensemble des salariés mais, puisqu’il faut aussi parler de la
forme, au refus caractérisé manifesté par Rémy PFLIMLIN, d’évoquer au cours de
la séance ces questions qu’il avait déclaré être dans l’impossibilité légale de
faire figurer à l’ordre du jour, de manière unilatérale.
Nous apprenons, dans le même
tract de la CGT
publié le 27, que les élus de la
CGT « ont imposé » à la Direction d’inscrire à l’ordre du jour un point
sur la marche générale de l’entreprise, après que les 15 élus CFDT/SNJ/CGC
aient quitté la séance. Cela prouverait-il que la Direction, au-delà du
sens de la contradiction qui ne paraît pas être un de ses points forts,
choisirait ses interlocuteurs et opèrerait une discrimination caractérisée en
discutant avec certains, en privé, ce qu’elle a refusé d’évoquer avec
l’ensemble des représentants des salariés ? Le procès-verbal rédigé par le
secrétaire de séance qui aura été désigné par la CGT ne manquera pas de nous éclairer.
Pour ce qui nous concerne, la
demande de CCE extraordinaire tient toujours et la Direction doit y
répondre, sauf à commettre une entrave. Le bureau du CCE se réserve également
le droit de saisir la justice par rapport à l’attitude discriminatoire
manifestée par le Président mais aussi sur l’examen en séance des comptes alors
que l’ensemble des informations n’avaient pas été fournies à l’expert et que
celui-ci n’avait pas pu produire un rapport complet.
Quant au reste, nous
laisserons les salariés seuls juges de la crédibilité d’un syndicat qui
n’hésite pas à cautionner ce qu’il dénonce dans les couloirs en racontant des
bobards aux personnels qu’il est censé représenter, à moins que la CGT n’ait été reprise par son
démon de la cogestion et que des éléments nouveaux soient intervenus l’ayant
amenée à faire volte-face.
Paris,
le 28 juin 2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire