Delphine Ernotte qui accusait François Hollande de l’étrangler
a reçu ce matin la réponse du berger à la bergère.
"Je n'ai pas aujourd'hui à France Télévisions les moyens financiers de
remplir toutes les missions de service public", avait lancé vendredi dernier au
micro de "France Inter", l’ex Orange que Schrameck and co avaient sorti
de leur chapeau le 23 avril dernier.
"C'est ma responsabilité de patronne de France Télévisions que de le
dire à l'État", avait-t-elle enchéri après avoir déclaré devant l'Association des
journalistes médias (AMJ) quelques jours plus tôt "Je suis favorable à une
réforme de la redevance, en l'élargissant à d'autres supports (tablettes,
ordinateurs...) ou encore en la fiscalisant, en la faisant varier en fonction
des revenus".
Elle n’a pas
été déçue par la manœuvre, ce matin, la plaignante!
François Hollande l’a taclée en direct lors de sa
conférence de presse semestrielle : "J'ai entendu la présidente de FTV Delphine Ernotte dire qu'elle voulait
avoir un secteur audiovisuel public fort, nous en avons besoin…Elle a des initiatives qui lui appartiennent,
comme la chaîne d'information, ce peut être un moyen pour le service public
d'exister aussi sur le numérique".
Et d’ajouter "La redevance télévisée ne peut pas être la variable
d'ajustement. Il faut maîtriser l'appel à la contribution. Certes, il y a nécessité de financer le service public mais sans en appeler à la redevance de manière exagérée. La redevance a son rôle mais pas seulement. Je
ne suis pas favorable" à une redevance audiovisuelle "élargie aux
objets connectés" (smartphones ou tablettes) ni à un recours
"exagéré" à cette taxe pour financer l'audiovisuel public".
Bing, bing,
bing et rebing.
Elle devrait avoir du mal à demander à l’État de
recapitaliser France Télévisions dont les pertes cumulées pour 2015 sont estimées
au-delà de - 250 millions d’euros (contre
- 206 millions en 2014).
Le duo Ajdari/Lacroix (reformé pour l'occasion) en charge des
finances sous Pflimlin va avoir du mal à faire oublier la gestion catastrophique
qui a été la leur et a conduit le groupe à la faillite.
Martin Ajdari qui a pris la place, à la DGMIC de Laurence Franceschini qui a rejoint le
Conseil d’État et Fabrice Lacroix que l’ex Orange a « pour l’heure » confirmé à son poste
de financier de France Télé, peuvent bien imaginer faire appel discrètement à l’Agence des participations de l’État (* APE) pour boucher leur trou avec de savantes écritures.
Bruxelles qui alerté veille au grain, ne se laissera pas embobiner et passera
au crible toute tentative de
contournement visant à refinancer, autrement dit à recapitaliser l’entreprise,
ne rentrant pas dans les critères stricts de l’Union européenne.
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