Le Mépris en 3D (*) sur France Télévisions !
Après le fichage illégal des salariés France Télé a peut-être trouvé le
moyen d’un fichage légal : « LES
ASSISES » avec en prime le mépris en 3D (*)
(*) Delphine / Dana / Direction.
« Évidemment la participation est volontaire, vous
venez si vous voulez » expliquait l’ex Orange dans une vidéo interne,
avant d’ajouter « sachez aussi que
il y aura un dispositif sur l'intranet… » pour s’inscrire évidemment….Une
fiche détaillée de vous et sur vous, sera à remplir pour le jour et l'heure et zou, vous pouvez
y aller !
Souriez, vous êtes dans la boîte. La direction a bien enregistré vos récrimination et vos
coordonnées qui vont avec.
Vous en entendrez parler, croyez-le bien!
A part ça, comme le
ressasse Ernotte « Tout peut être dit. La parole est
libre, ça c'est la règle. Il y a simplement une consigne importante pour moi,
c'est que nous soyons toujours dans le respect des uns et des autres… ».
Ben voyons ! Pas si libre que ça, la parole !!!!!
Plusieurs salariés
qui s’étaient naïvement inscrit, en ont fait l’amère expérience.
La Société Des Journalistes de France
3 (SDJ F3) dans un papier au titre sans ambiguïté « Le mépris » a décidé de rendre compte de la cession qui s’est
tenue sur France 3 ou Dana Hastier
pour la Direction et Delphine Ernotte sévissait.
Attention,
le blog CGC Média préfère conseiller aux salariés à qui il resterait encore une
once d’illusions, de ne pas lire ce qui suit :
« On nous avait
promis la "liberté des propos et le respect mutuel".
« Les assises sont là pour vous écouter parler de vos aspirations, de vos envies, des atouts, mais aussi de vos freins, de vos empêchements, de ce qui va, de ce qui ne va pas », nous annonce Nilou Soyeux, directrice de la communication de France Télévisions, en préambule de cette troisième journée de rencontre des Assises.
Pascale Justice a donc
pris la parole au nom de la SDJ. Un texte de quelques minutes, lu calmement,
sans aucune animosité. Il y est question de fusion, de chaîne info,
d’éditorial… Bref, de l’avenir de notre rédaction.
Sur scène, Dana
Hastier, directrice exécutive de France 3, ne cache pas son exaspération.
Elle
ne rebondit pas sur l’intervention et tente de passer à un autre sujet.
Une
salariée s’indigne dans la salle estimant que « ce sont de vraies questions qui sont posées ». Toujours aucune
réponse.
Un confrère de la rédaction réagit à son tour pour dire qu’il se «
sent insulté » devant un tel silence.
Réponse de Dana Hastier : « Les assises
sont là pour échanger, pas pour lire des textes. Il existe des mails pour
s’envoyer des textes ». [Paf, prend ça dans ton pif...elle est comme ça Dana Hastier, ndlr]
Pascale Justice tente alors une nouvelle intervention,
sans lire de texte. Réponse très sèche : « On s’est déjà rencontré, mon bureau
reste ouvert, on ne va pas se redire ici ce qu’on s’est déjà dit. [Et re paf, prend encore ça dans ton pif..., ça ne saigne pas encore?! ndlr]
Pour moi, une
grande chaîne généraliste ne se conçoit pas sans info et les journaux de France
3 perdureront. Mais nous ne reviendrons pas sur la fusion ».
Cette attitude
glaciale a choqué de nombreux salariés présents à cette rencontre. Elle est
indigne de la part d’une direction qui affirme vouloir libérer la parole en
organisant ces Assises.
Nous étions venus dans cet esprit de « respect mutuel »
prôné par la direction. Nous avons eu pour seule réponse le mépris.
Voici le texte lu par
Pascale Justice, le 24 novembre 2015 :
"Bonjour à vous tous
qui travaillez sur le service public, un engagement qui autorise la fierté.
Bonjour Mesdames (Dana Hastier et Nilou Soyeux sur scène). Bonjour Mme la Présidente, vous n’êtes pas présente mais m’entendrez peut-être, bienvenue à France Télévisions. On a besoin d’un coup d’accélérateur et notre Présidente a de l’ambition, pour notre société.
Bonjour Mesdames (Dana Hastier et Nilou Soyeux sur scène). Bonjour Mme la Présidente, vous n’êtes pas présente mais m’entendrez peut-être, bienvenue à France Télévisions. On a besoin d’un coup d’accélérateur et notre Présidente a de l’ambition, pour notre société.
En aura-t-elle aussi pour l’information ?
Je m’appelle Pascale
Justice, je suis journaliste et j’ai 30 ans.
30 ans de rédaction nationale, à F.R.3., puis à France 3.
30 ans c’est l’âge du 19/20 mais la rédaction, il est vrai, a plus de 40 ans.
30 ans de rédaction nationale, à F.R.3., puis à France 3.
30 ans c’est l’âge du 19/20 mais la rédaction, il est vrai, a plus de 40 ans.
40 ans c’est tout de
même trop jeune pour disparaître et pourtant la rédaction nationale de France
3, forte de 200 journalistes, sera bientôt absorbée, pardon, fusionnée avec
celle de France 2 qui compte 300 journalistes et qui imposera son traitement de
l’actualité, ses méthodes de travail. Et cela commencera dès janvier avec le
service éco.
Cette fusion initiée
par vos prédécesseurs, vous l’avez dit, vous n’y renoncerez pas.
Vous avez fait campagne avec cette impérieuse nécessité de la mener à son
terme, par souci d’économie et de modernité puisque tous les grands groupes
européens audiovisuels l’ont fait… Il n’y aura donc pas de spécificité française.
Pourtant, je vous le
demande, où sera l’économie si vous maintenez toutes les éditions des journaux
de France 3 ? Où sera l’économie puisque nous mettons déjà en commun une bonne
partie de nos images ? Les journalistes mettront-ils moins de temps à réaliser
un reportage ?
Quand vous avez reçu
la société des journalistes de la rédaction nationale de France 3 que je
préside, vous nous avez interrogés : un journaliste ne pourrait-il couvrir une
actualité pour le régional, le national de France 3 puis pour France 2 ?
Oui Madame, on peut le
faire ! Nous avons tous la capacité de pondre en moins de 30 minutes une copie
minimaliste, inverser deux sonores et écrire un commentaire à l’envers.
Oui Madame, nous pouvons devenir les OS de l’audiovisuel, il suffit de pomper le travail des journalistes de région, de copier les journaux du matin ou du soir sans rien vérifier ou céder aux injonctions des services de presse des divers lobbies qui nous proposent, clef en main, les témoignages larmoyants qui feront fondre nos téléspectateurs.
Oui Madame, nous pouvons devenir les OS de l’audiovisuel, il suffit de pomper le travail des journalistes de région, de copier les journaux du matin ou du soir sans rien vérifier ou céder aux injonctions des services de presse des divers lobbies qui nous proposent, clef en main, les témoignages larmoyants qui feront fondre nos téléspectateurs.
Émotion en guise
d’argumentation, micro-trottoir en guise de participation, et vous vous
demandez pourquoi les jeunes ne regardent plus nos journaux ?
Vous avez une idée de
bon sens : les jeunes n’ont pas envie de s’asseoir à côté des vieux pour
regarder la télé, alors il faut leur parler sur leur smartphones, leurs ordi…
Mais ne les prenons pas pour des idiots. Ce qu’ils nous reprochent, quel que soit le medium, la télé, l’ordi ou le smartphone, c’est notre manque d’indépendance, notre manque de pugnacité. Ils veulent sentir qu’on enquête, qu’on pose les questions qui dérangent, les questions qu’ils se posent. Ils veulent comprendre ce qui se passe à l’étranger depuis des années pour que ça pète ici, aujourd’hui, au Bataclan.
Mais ne les prenons pas pour des idiots. Ce qu’ils nous reprochent, quel que soit le medium, la télé, l’ordi ou le smartphone, c’est notre manque d’indépendance, notre manque de pugnacité. Ils veulent sentir qu’on enquête, qu’on pose les questions qui dérangent, les questions qu’ils se posent. Ils veulent comprendre ce qui se passe à l’étranger depuis des années pour que ça pète ici, aujourd’hui, au Bataclan.
Quelle est notre
mission de service public sur France 3 où l’on écarte, un à un, les
journalistes qui ont acquis à l’étranger ou dans d’autres services des
compétences ?
L’info nationale de
France 3 est-elle si mal placée sur les courbes d’audience, Madame la
Présidence, qu’il faille la dissoudre ?
La chaîne tout info,
toute en réactivité, en compétitivité sur la TNT, les box, les ordi, les
smartphones, cette chaîne va-t-elle supplanter les journaux télévisés ? Mme la
Présidente quelle sera alors la particularité de service public de cette
nouvelle vitrine, quelle sera la ligne éditoriale ?
La rédaction nationale
de France 3 vous a proposé d’ouvrir notre métier à la participation du public,
d’échanger avec les citoyens pour répondre aux questions qu’ils se posent. Nos
téléspectateurs ne sont-ils que les échantillons étalonnés des études qualité
diligentées par vos inquiétudes ? Ne peuvent-ils nous solliciter, nous
questionner, nous apprendre ?
Mme la Présidente,
l’avenir n’est pas seulement technologique. Les jeunes apprécieront notre
liberté d’expression si nous la revendiquons. Pourquoi ne pas faire de France 3
une autre voie de service public, faire de notre proximité géographique et sociale,
du régional au national, notre marque de fabrique auprès des jeunes ?
Mme la Présidente, au
lieu de nous fusionner avec France 2, encouragez plutôt notre indépendance :
allez les petits gars de France 3, distinguez-vous, soyez à hauteur d’homme de
votre mission de service public, soyez différents pour que vive la diversité
sur le service public !
Bureau de la Société des Journalistes
Rédaction Nationale de France 3"
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