Le bidonnage des comptes
de France Télé se poursuit...Le CA du 26 juillet prochain sera-t-il un simple
bureau d’enregistrement dans un contexte de déroute financière ?
Alors même que le 13 juillet dernier, l’ex Orange annonçait de nouvelles suppressions de postes (au minimum 500 !), le député socialiste Jean-Marie Beffara remettait son rapport sur "franceinfo :" la chaîne d'information en continu (à quatre) qui devrait débuter le 1er septembre 2016 sur le canal 27 de la TNT.
Le député d'Indre-et-Loire évoque notamment un "risque" de dérapage financier, il tente de se rassurer mettant en avant "les nombreux atouts du service public", particulièrement en matière de "décryptage et d'analyse".
Il ajoute "franceinfo :" devra "fournir une offre qui éclaire l'actualité, dépourvue d'instantanéité et des émotions du moment".
Il faut dire qu’il n’a pas attendu longtemps le député « rapporteur » pour être contredit…pour le "décryptage et l'analyse qui éclairent l'actualité, dépourvue d'instantanéité et des émotions du moment", il repassera…Le 15 juillet en début de matinée Ernotte pondait un communiqué d’excuses sur la sordide couverture de l’horrible attentat niçois qui, la veille, faisait 84 morts:
"Au cours de la nuit du 14 au 15 juillet, l'édition spéciale de France 2 consacrée aux évènements dramatiques de Nice a diffusé un sujet montrant des témoignages et des images choquantes.
Alors même que le 13 juillet dernier, l’ex Orange annonçait de nouvelles suppressions de postes (au minimum 500 !), le député socialiste Jean-Marie Beffara remettait son rapport sur "franceinfo :" la chaîne d'information en continu (à quatre) qui devrait débuter le 1er septembre 2016 sur le canal 27 de la TNT.
Le député d'Indre-et-Loire évoque notamment un "risque" de dérapage financier, il tente de se rassurer mettant en avant "les nombreux atouts du service public", particulièrement en matière de "décryptage et d'analyse".
Il ajoute "franceinfo :" devra "fournir une offre qui éclaire l'actualité, dépourvue d'instantanéité et des émotions du moment".
Il faut dire qu’il n’a pas attendu longtemps le député « rapporteur » pour être contredit…pour le "décryptage et l'analyse qui éclairent l'actualité, dépourvue d'instantanéité et des émotions du moment", il repassera…Le 15 juillet en début de matinée Ernotte pondait un communiqué d’excuses sur la sordide couverture de l’horrible attentat niçois qui, la veille, faisait 84 morts:
"Au cours de la nuit du 14 au 15 juillet, l'édition spéciale de France 2 consacrée aux évènements dramatiques de Nice a diffusé un sujet montrant des témoignages et des images choquantes.
Ces images brutales, qui n'ont pas été
vérifiées selon les usages, ont suscité de vives réactions. Une erreur de
jugement a été commise en raison de ces circonstances particulières.
La diffusion de ce type d'images ne
correspond pas à la conception de l'information des journalistes des équipes et
de l'entreprise.
France
Télévisions tient à présenter ses excuses…
La
direction tient également à présenter ses excuses aux salariés de France
Télévisions."
Et il ne s’agissait là que de « La Deux »…imaginez lorsque l’ensemble des rédactions de l’ensemble des « acteurs » de la chaîne « différenciante » vont devoir fonctionner de « concert » avec "le recul nécessaire qui devrait permettre d’en finir avec l'instantanéité et les émotions du moment"…Qui balancera ses excuses lorsque ce ne sera pas le cas ? France Info ?!
Et il ne s’agissait là que de « La Deux »…imaginez lorsque l’ensemble des rédactions de l’ensemble des « acteurs » de la chaîne « différenciante » vont devoir fonctionner de « concert » avec "le recul nécessaire qui devrait permettre d’en finir avec l'instantanéité et les émotions du moment"…Qui balancera ses excuses lorsque ce ne sera pas le cas ? France Info ?!
Jean-Marie Beffara peut d’ores et déjà pointer « un manque d'effectif » pour "franceinfo :" – « Avec 213 postes dédiés, la nouvelle chaîne apparaît ainsi légèrement sous-dimensionnée par rapport à ses concurrents » - le problème est bien plus chronique et ce lancement pourrait bien finir de flinguer la télé publique.
L’ex Orange est en effet en train pour lancer cette chaîne avant la présidentielle de 2017, de plomber dans les grandes largeurs France Télé qui comme l’écrit, preuves à l’appui depuis près de 3 ans le blog CGC Média, est en situation de quasi faillite.
Les chiffres sont malheureusement tenaces…Les déclarations à l’emporte-pièce d’Ernotte avec son soi-disant « nouveau plan d’économies » ne font qu’étayer le constat.
Rappel de ce qu’écrivait une fois encore le blog CGC Média. Cette fois-ci c’était le 15 juin 2016 dans un article intitulé « Comptes sociaux 2015 de France Télévisions SA : auto-félicitations sur fond de déni des réalités et dissimulation d’une catastrophe annoncée »
Extrait : « Quel constat donc en 2015 ?
Après 5 ans de Pflimlin aux manettes, les chiffres sont accablants:
- 218 millions d'euros de pertes cumulées inscrites au passif.
- Des capitaux propres qui ont fondu de 226 millions d'euros, passant de 496M€ fin 2010 à 270 M€ fin 2015
- Une trésorerie positive de 208 M€ en 2010 passant à un trou de 134 M€ en 2015, financé par recours à l'emprunt auprès d'établissements financiers.
- Un effondrement de l'audience et des revenus publicitaires avec chaque année des prévisions de recettes irréalistes et/ou insincères, conduisant à un recul de la pub de près de 120 M€ en 5 ans.
L'année 2015 ne déroge pas à la règle avec un recul de l'espace classique de 13M€ et un recul de 14M€ du parrainage, par rapport au budget 2015 présenté fin 2014 (que nous avions dénoncé, encore une fois, comme étant irréaliste)
Des charges de personnel en constante augmentation, plus de 80 millions d'euros de hausse en 5 ans, malgré les plans de départ successifs de permanents, plus un plan de départs des non-permanents qui ne dit pas son nom.
Des charges accrues liées aux surcouches administratives et managériales de Pflimlin, mais aussi à une explosion de la politique d'externalisation opérée au détriment de la production interne, conduisant à une hausse de plus de 130 millions d'euros du coût des programmes achetés.
Tout ceci concourt maintenant à un résultat courant oscillant, année après année, entre - 55 millions d'euros et - 80 millions d'euros.
Qui pourrait croire dans ces conditions que tout va bien ? Même si ces chiffres sont déjà assez noirs, il est à redouter que la réalité soit encore bien pire…que des charges ne soient pas encore traduites dans les comptes avec par exemple des investissements annulés ou reportés aux calendes grecques.
Quand on sait que certaines charges dépendent en partie de l'appréciation de la valeur du stock de programmes... et que l'entreprise évalue elle-même son stock, comment croire en ce cas que la valeur du stock de programme est sincère ? Quand budget après budget, l'entreprise a fait montre d’un manque de sincérité évident puisqu’aucun budget n'a été respecté ? Pire, particulièrement lorsque l'entreprise a nié les risques de pertes alors dénoncés?
Comment croire que le stock de programme s'est moins déprécié en 2015 qu'en 2014 (-45 M€) alors même que l'entreprise a enchaîné les nanars et les annulations de programmes en 2014 ?
Comment croire dans de telles conditions à la sincérité de ces chiffres quand l'entreprise niait il y a peu encore l'ampleur des pertes révélées ici (qui figurent sur les documents France Télé) ? La situation serait cocasse si elle n’était pas gravissime.
Cette diminution de provisions est quelque peu contredite d’ailleurs par l'analyse de Secafi Alpha, pas forcément enclin à égratigner les dirigeants en place qui pour essayer de noyer le poisson introduit dans son rapport page 10 un curieuse notion de "stock "vivant" qui pour France 2 est en baisse de 41M€ ?
Laissant ainsi supposer qu'il y aurait un "stock mort" ? La tournure de cette phrase semble indiquer que ce "stock mort" serait logiquement en hausse, vu que l'approvisionnement est en hausse et donc que le "stock vivant" est en baisse. Là encore, un manque de concordance, entre les éléments présentés et la réalité des charges calculées sur la dépréciation du stock.
Bien évidemment, une sous-évaluation des dépréciations, permettrait de masquer l'ampleur des dégâts et in fine, des pertes réelles causées par la gestion de l'équipe sortante. Faut-il plutôt parler d'une perte réelle pour 2015 de -60M€ au lieu des -13M€ annoncés ?
Il n’y a pas loin à imaginer que les capitaux propres soient encore plus diminués qu'ils ne le sont ce qui conduirait à une recapitalisation de l'entreprise et un énième plan de départs ? Mais chut ! Il ne faut pas en parler maintenant…pas avant l’été 2017 ».
Et « L’équilibre [serait] de retour en 2015» selon l’ex Orange dans un tel contexte d'effondrement de l'entreprise publique ?!
De qui se moque-t-elle…ou plutôt de qui ne se moque-telle pas ?
Lorsqu’elle affirme devant les parlementaires, il y a quelques mois que « ça va mieux [ça rappelle quelque chose !] et qu’on est à zéro » et qu’aujourd’hui elle annonce tous azimuts un « nouveau plan d’économie à France Télévisions de 70 millions d’euros minimum dont plus de 50 millions seraient dégagés sur la masse salariale avec quelques 500 suppression de poste, tout ça en espérant en parallèle 70 millions de recettes supplémentaires » elle montre clairement qu’elle a pris le Pouvoir, les politiques, la Presse, les salariés, les élus et plus encore le téléspectateur/contribuable pour des truffes.
Lorsqu’elle affirme devant les parlementaires, il y a quelques mois que « ça va mieux [ça rappelle quelque chose !] et qu’on est à zéro » et qu’aujourd’hui elle annonce tous azimuts un « nouveau plan d’économie à France Télévisions de 70 millions d’euros minimum dont plus de 50 millions seraient dégagés sur la masse salariale avec quelques 500 suppression de poste, tout ça en espérant en parallèle 70 millions de recettes supplémentaires » elle montre clairement qu’elle a pris le Pouvoir, les politiques, la Presse, les salariés, les élus et plus encore le téléspectateur/contribuable pour des truffes.
Elle a déjà sûrement oublié l’ex Orange qu’après sa formule « fromage et dessert », qu’en
plein contexte de soi-disant restrictions budgétaires, elle a obtenu la plus
grande bienveillance depuis le balcon de l’Élysée ou celui de Bercy qui lui ont
finalement déjà rapporté une rallonge de 189 M€ en 2016… Oui 189 M€ dont 39 millions d'euros de progression
exceptionnelle de la ressource publique provenant en partie de la
contribution à l'audiovisuel public donc de la poche des contribuables (le restant dû au passage de la taxe Telco
de 0,9% à 1,3% que les opérateurs ont en grande partie répercuté sur les
usagers en augmentant leurs prix !)
En ajoutant aux 189 millions les quelques 70 millions
d'économies voire les 140 millions qu’elle dit devoir(vouloir) réaliser…ça fait 329 millions d’euros quasiment la capital de l’entreprise.
Et ce seraient, d'ici 2020, un millier de salariés qui
devraient «prenant en compte la pyramide des âges de l'entreprise et
l'évolution de ses activités avec l'arrivée du numérique», faire valoir leurs droits à la retraite au
sein du groupe et dont les postes supprimés ne seraient remplacé qu’une fois
sur deux ?!
Qui pourrait gober ça particulièrement après l’échec
du dernier PDV (environ 300 départs sur
340 dont une vingtaine de hauts dirigeants) où nombre de salariés concernés
par un départ en retraite et désireux de partir, en ont été empêchés ?!
Qui
pourrait gober que dans le cadre de la discussion sur le Contrat d'Objectifs et
de Moyens (COM) 2016-2020 approuvé par l'État, notamment "dans les domaines de la
création, de l'information et du développement numérique" la
signature de ce dernier serait à ce prix et ce alors que France Télé est en déficit chronique depuis
des lustres…2015 ne faisant pas exception !?
Quant
aux soi-disant 500 embauches sur les prochaines années dont la plupart sont déjà faites sinon en train de se faire, elles
concernent les recrutements extérieurs sur cette chaine publique d’info en
continu pour laquelle l’ex Orange est prête à totalement asphyxier le groupe de télé publique qui
ne se relèvera probablement pas.
Le
mot de la fin, il convient de la laisser à Jean-Marie Beffara qui s’inquiète tout
de même et indique que "le risque de dérapage financier
existe" en
pointant également un "risque de sous-évaluation".
Pour lui, pas question non
plus que la chaîne d'information publique ne vienne, par un "jeu
de vases communicants", capter des ressources qui ne lui
sont pas dédiées...et d'ajouter "la mise à disposition de contenus est certes le principe
même de France Info mais il faudra par exemple veiller à ce que des moyens de
France 2 ne soient captés par la nouvelle chaîne !"
C’est
pourtant ce qui va se passer et se passe déjà… Pour l'heure, les 15 millions d'euros en année
pleine calculés en terme de "surcoût" pour France télévisions et les
3,5 millions d'euros pour Radio France dans le cadre du financement de « franceinfo : » ont
volé en éclat…concernant Radio France, rien que le coût budgété du Studio construit spécialement
pour l'occasion a plus que doublé passant de 1,6M€ à 3,9M€
S’« il
est donc très difficile, dans cette configuration, de réaliser une évaluation à
coût complet de la nouvelle chaîne d’information » comme le précise
le député, il est évident qu’après ce "décryptage
et cette analyse factuels, dépourvus d'instantanéité et d’émotions du moment mais basés sur des
chiffres qui éclairent tout
un chacun" tous ceux qui vont
laisser faire, tout en connaissant ces faits, porteront aux yeux de tous pendant des décennies la
lourde responsabilité de la liquidation de la télé publique.
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