La cgt de France Télévisions devrait signer avec la direction le
nouvel accord complétant et accélérant le Plan de licenciements collectifs où
les cadres et assimilés seront dans quelques semaines les grands perdants!
Le 3 février dernier, le
blog CGC Média écrivait « La
cgt devrait valider le plan de licenciements collectifs à France Télé en
signant l’accord de méthode qui l'entérine »
Rappelons que c’est ce qui s’est passé et les jours qui ont suivi, une fois
de plus, ont prouvé que le blog CGC Média avait vu juste. Avec ses alliés de FO que
la cgt cartonnait allègrement en fin de semaine dernière dans un tract au
vitriol intitulé « Méfions-nous des FO z'amis »
un tel accord a donc été entériné…comme la quasi-totalité d’ailleurs de ceux que la direction
leur a présentée.
Il convient également de
remettre en avant dans un tel contexte, les propos tenus par les cégétistes à l’adresse
de la direction "Si vous ne
retirez pas votre Plan, on suspend notre participation aux instances" [menace
non tenue, évidemment !]
Dans les jours qui viennent malgré
le courrier de 8 pages de la DIRECCTE qui émet de nombreuses réserves sur
la légalité de ce plan, la cgt va tout faire pour accélérer le mouvement, en demandant
même à la direction de signer un nouvel accord intitulé « Accord collectif complétant l’accord relatif
au Plan de Départs Volontaires accompagnant l’évolution de l’organisation de France
Télévisions ».
Il y a donc deux textes
que la cgt brûle de signer :
-Le premier « Accord
collectif portant sur le Plan de départs volontaires accompagnant le projet d’évolution
de l’organisation de France Télévisions ».
- Le second donc « Accord
collectif complétant l’accord relatif au Plan de départs volontaires
accompagnant l’évolution de l’organisation de France Télévisions ».
Leur chanson habituelle pour justifier
leur signature « il y a beaucoup de gens qui n’en peuvent plus et qui veulent
partir…il ne faut pas les bloquer ». Prétexte.
Personne n’empêche qui que ce soit de partir
mais pas à n’importe quelle condition. Principes
que réaffirme d’ailleurs la DIRECCTE dans son courrier à FTV: « Il vous appartient de
prendre en considération les départs de salariés qui seraient intervenus pour
un motif autre, tels que les démissions, les licenciements pour motif personnel...
dans les catégories professionnelles concernées et les décompter de l'objectif
global de réduction du volume d'emploi permanent qui a été fixé.
Je vous rappelle que les départs par rupture conventionnelle pendant la procédure de réorganisation ne peuvent être envisagés que
pour des catégories professionnelles n'étant pas visées par le plan de départs
volontaires et pour des postes ayant pas vocation à être supprimés ou à permettre par permutation le reclassement
salariés relevant de catégories professionnelles visées par le plan”
Ce n’est bien évidemment pas ce qui se passe
à France Télévisions.
Aujourd’hui
la direction répond aux salariés qui se déclarent “volontaires” mais dont le poste n’est pas supprimé “vous
ne pouvez-pas bénéficier des dispositions du Plan puisque votre poste ne fait
pas partie des 361...vous pouvez soit faire valoir vos droits à retraite [cette
bonne blague!] ou bien partir dans le cas d’une rupture conventionnelle [mais
là malgré un jugement du 3 septembre 2013, la direction continue de ne pas verser
au partant les indemnités de licenciement auxquelles il a droit aux termes de l’accord
d’entreprise mais une somme aléatoire bien en-dessous]”.
NB: Les salariés partis dans de telles conditions pourront bien évidemment les contester devant la juridiction compétente.
Qui va bien pouvoir signer
un tel accord avec la direction aux côtés de la cgt ? Cela devient quasiment
impossible depuis que FO a signé le nouvel accord chômage !
C’est bien pour cela que
la cgt écrit de ses ex amis de FO « la cgt
ne se fait aucune illusion sur les capacités de mobilisation de ce syndicat
[FO donc, ndlr] qui, pour ne pas prendre de risque, lèvera
très probablement son préavis comme l'a déjà annoncé la direction (visiblement
bien informée) en réunion ce matin …et dénonce des pratiques
lamentables qui nuisent à l'image du syndicalisme et du service public,
cultivent la confusion et risquent d'opposer les salariés entre eux de façon
totalement inefficace. » ?!
Voilà pourquoi la cgt pilonne ses alliés
de FO? Parce que FO a signé l’accord sur l’indemnisation chômage qui réduit
les droits des salariés. En effet, l’article 6 de l’accord national
interprofessionnel sur l’indemnisation du chômage du 22 mars 2014, prévoit un
allongement du délai de carence (ou différé d’indemnisation) à 180 jours
précédant l’indemnisation du chômage.
Autrement dit, si un salarié
perçoit des indemnités de licenciement supra légales, suite à un licenciement
ou une rupture conventionnelle (Article R1234-2 du Code du Travail "l'indemnité de licenciement ne peut être inférieure à un
cinquième de mois de salaire par année d'ancienneté, auquel s'ajoutent
deux quinzièmes de mois par année au-delà de dix ans d'ancienneté") … ce qui n’est pas difficile lorsqu’il existe une convention ou an accord
collectif) il devra attendre maintenant pour les ruptures postérieures au 30 juin 2014, 180 jours au
lieu des 75 jours actuellement pour commencer à être indemnisé.
Les cadres et plus largement l’encadrement sont particulièrement visés par cette
mesure inscrite à l’article 6 du projet d’accord relatif à
l’indemnisation chômage prévoit que la nouvelle carence (ou différé
d’indemnisation)
Cette nouvelle carence de
180 jours qui plombe massivement les cadres, signée par FO, sera calculée en divisant le montant de
l’indemnité supra légale par 90 (art. 6 convention).
Concrètement,
lorsqu’un salarié obtiendra un peu plus
de 16.000 euros à titre d’indemnités supra légales dans le cadre d’un
licenciement ou d’une rupture conventionnelle (environ 5 mois d’un salaire brut de3.240€/mois
bruts [soit 2.600€ nets] ce qui est loin de représenter un exploit après 40
annuités), il atteindra cette carence et devra attendre 180 jours avant de
toucher la moindre indemnisation. A
cette carence de 180 jours, s’ajoutera le délai d’attente de 7 jours et un
éventuel différé d’indemnisation « congés payés ».
Exemple, un salarié au salaire
brut de 3.500€/mois qui quittera France Télé, au 1er juillet après 37 ans de bons et loyaux services,
perçoit dans le cadre de l’indemnité de licenciement fixée par l’accord d’entreprise
24 fois cette somme (c’est un maximum) donc bien au dessus des 16.000 et
quelques euros. Il lui reste, 20 jours de congés (4 semaines calendaires), 5
jours de RTT (une semaine calendaire)
Il devra donc attendre à
la fin de son préavis : 180 jours (6 mois) + 7 jours (1
semaine) + 25 jours (soit 5 semaines), au total 7
mois et demi avant de percevoir la moindre indemnisation du pôle emploi !!!!!
En conclusion, si vous êtes éligible à la retraite à taux plein (en gros, plus de 62 ans environ sauf carrière longue) que votre poste fait partie des 361 suppressions, que vous êtes volontaire et que vous touchez moins du SMIC brut mensuel après 37 ans de maison, vous n’êtes pas concernés
En conclusion, si vous êtes éligible à la retraite à taux plein (en gros, plus de 62 ans environ sauf carrière longue) que votre poste fait partie des 361 suppressions, que vous êtes volontaire et que vous touchez moins du SMIC brut mensuel après 37 ans de maison, vous n’êtes pas concernés
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire