Les
trois moires de l’Audiovisuel public voudraient faire mettre le poids de leur échecs
collectif et individuels sur le dos des salariés !
Ce
jeudi 11 avril, Les Echos publient une demi-page intitulée « Mais à quoi sert l’audiovisuel public ? ». Le titre parlant de lui- même, chacun se doute de quoi il est
question dans le papier.
« L’audiovisuel public,
c’est un peu comme l’équipe de France, tout le monde a son mot à dire. D’autant
que France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, Arte et
consorts sont à une période charnière : des négociations en cours pour
les contrats d’objectifs et de moyens (COM) et une mission, confiée à
l’Assemblée nationale, qui doit plancher sur leurs futurs financements.
Avec une question lancinante : à quoi sert l’audiovisuel public ? » lance
d’entrée de jeu le titre de presse, ajoutant « C’est un fait,
l’audiovisuel public coûte cher : un peu plus de 3,8 milliards d’euros d’argent
public, au total. Rapporté au nombre de foyers fiscaux, cela représente autour
de 100 euros, soit grosso modo le prix d’un abonnement annuel à Netflix ou
Disney + (sur les offres de base)… »
Il suffit de ces quelques
lignes pour comprendre ce que le quotidien veut faire ressortir
Dans les 3 sociétés, France
Télévisions, Radio France, France Médias Monde, si la renégociation
des COM ne semble pas faire trembler grand monde - « Rima
Abdul Malak les signera comme tous ses prédécesseurs ont signés les précédents,
violant ces derniers les uns derrière les autres dès le lendemain... », peste
ce fin connaisseur du secteur – il devient urgent de trouver des responsables.
C’est le moment qu’ont choisi
les « trois moires (*) de
l’Audiovisuel public » pour
tenter de faire porter le chapeau aux salariés et les pointer du doigt avec
des notes et autres formulaires publiés en interne au même moment, pour
couvrir les turpitudes récurrentes de leurs thuriféraires et autres proches qui
depuis des années foulent au pied les règles pourtant en place.
(*) Dans la mythologie grecque, les Moires (en grec
ancien Μοῖραι / Moîrai) étaient la
personnification du Destin. Les trois sœurs Clotho,
Lachésis et
Qu’il s’agisse de FMM où la Cour des comptes a été
récemment saisie comme le Parquet d’ailleurs sur le folklorique recours aux
prestataires extérieurs (toujours les mêmes), de France Télés où la plus
grosse partie des programmes passe systématiquement par Banijay, Médiawan et Brut
(Courbit, Capton, Le Van Kim) ou de Radio France où celle qui y a été
reconduite tape sur les ménages (¤), pour envoyer des leurres (¤) visant évidemment à couper de nombreux fils pour faire
diversion !
Comme le Château semble se préoccuper de l’Audiovisuel public comme de sa première chemise, que les ministres de la Culture qui se sont succédé jusqu’à la toute dernière n’ont cessé de botter en touche à part Franck Riester flanqué d’Aurore Bergé qui lui voulait quasiment recréer l’ORTF - « "Je regrette l’absence de vision stratégique de l’État actionnaire", fustige Quentin Bataillon, député Renaissance et rapporteur de la mission » écrit Les Echos, poursuivant « Un modèle qui avait inspiré la loi préparée par Franck Riester en 2020 mais qui n’a jamais pu aboutir à cause du Covid qui prônait la fusion des 3 entreprises » - que le CSA devenu Arcom pour amuser visiblement la galerie avec Schrameck et ROM inconditionnels du trio mythologique qui n’ont cessé d’encenser les trois Parques ou encore de nombreux politiques dans le camp des détracteurs, plus proches de la dernière provocation de Cyril Hanouna, qui il y a quelques semaines déclarait « Privatisez-moi ça. Non mais sans rigoler : 4 milliards d’euros qu’on donne de notre poche » que du statu quo, l’Audiovisuel public semble bien mal barré !
Ce ne sont pas les idées saugrenues
comme Tempo et les pseudo-synergies qui aboutissent à de la radio filmée
– "le dépassement des plafonds de verre" comme certains le chantent – ou encore,
le projet de fusion Franceinfo et France 24 pour "créer un grand média
puissant", qui devraient inverser
la vapeur !
Les
Echos ont donc tout loisir de
taper fort « Plusieurs voix s’élèvent, notamment celles des sénateurs Roger
Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet (Les Républicains) dans un rapport publié
l’été dernier : « les programmes proposés – malgré leur coût élevé – ne sont
pas considérés comme particulièrement originaux et innovants […] et le niveau
de spécificités du service public par rapport aux chaînes privées continue de
faire débat ». En témoignent des émissions comme « MasterChef » (au départ sur
TF1), qui n’a d’ailleurs pas été un succès. « Sur France Télévisions, les
soirées culturelles sont moins visibles, l’offre de magazines de société s’est
appauvrie dans le temps, la fiction est avant tout policière », grince un
expert du secteur. Sans compter que le public est relativement âgé : presque 64
ans en moyenne pour les principales chaînes de France Télévisions.
En outre,
« l’échec de la stratégie numérique », marqué par la fin de Salto – plateforme
commune de TF1, M6 et France Télévisions – « sera difficile à faire oublier », écrivent les sénateurs.
Et relativement coûteuse : les trois groupes doivent se partager autour de 200
millions d’euros de pertes cumulées… »
« La
redevance a été supprimée l’été dernier, remplacée par une fraction de la TVA,
mais ce mécanisme est censé s’achever fin 2024, dans la mesure où la loi
imposera à partir de 2025 un cadre entre l’origine d’un impôt et son but »
conclut
le quotidien qui enfonce le clou « Si le
gouvernement fait le choix d’une budgétisation, cela signifierait qu’il n’est
pas pro-service public », juge un spécialiste. Pour l’heure la ministre de la
Culture, Rima Abdul Malak, s’est exprimée en faveur de la TVA, et la mission de
l’Assemblée nationale devrait aussi la préconiser. »
Voilà où les 3 Moires considérées
comme les filles de Jupiter (Zeus chez les grecs) auront conduit l’Audiovisuel
public dans l’indifférence la plus totale !
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