Aurélie Filippetti devrait mettre à nouveau le contribuable à contribution pour solder l’héritage Pflimlin.
Le 3 juillet
2010 au moment où Nicolas Sarkozy nommait Pflimlin à France Télévisions, le
blog CGC Média publiait un post intitulé «
L’État met la main à la poche à hauteur de 11 millions d’euros pour sauver de
la faillite Presstalis que dirige Remy Pflimlin depuis juillet 2006 »
qui débutait ainsi: « Il faut sauver le "soldat
Pflimlin"....11 millions des deniers des contribuables et une
recapitalisation in extremis! »
Presstalis accusait alors
un manque à gagner de 33 millions d’euros qui devait continuer de se creuser car la
vente des quotidiens nationaux continuant de chuter (à titre d’exemple environ -
10% en comparant janvier 2010 à janvier 2009) et le déficit
d’exploitation devait dépasser au total, en 2010 les 100 millions d’euros.
Ce
fut dans ce climat de déliquescence, que toute une série de mesures
drastiques allait être prise suite à l’étude sur la viabilité financière de l’entreprise
réalisée par Bruno Mettling inspecteur des finances mandaté par le gouvernement.
Cela n’allait évidemment pas suffire.
Le 7 mai dernier, pas de journaux distribués le lendemain même de l’élection de François Hollande à la Présidence de la République. La situation à Presstalis (ex NMPP en charge de 70% de la distribution de la presse) depuis le départ de Pflimlin qui avait laissé l’entreprise au bord du dépôt de bilan, était toujours aussi explosive.
Presstalis disposait,
certes, d'encore un peu de trésorerie mais plusieurs dirigeants de presse se
seraient opposés à son utilisation pour payer les précomptes sociaux: Francis
Morel, le président directeur général des Échos et Marc Feuillée, le directeur
général du Figaro, notamment.
Anne Marie Couderc, ex ministre d’Alain Juppé, ancienne dirigeante de Lagardère Active qui avait pris la suite de Pflimlin chez Presstalis dès la nomination de ce dernier à France Télé, avait même dû demander au cours du premier semestre 2012, un report du versement des cotisations retraite et maladie complémentaires au groupe Audiens mais aussi évoquer avec le Premier Ministre de l’époque (François Fillon) puis également son successeur Jean-Marc Ayrault, le fait que son entreprise depuis fin mars n’était plus en capacité d’assurer le paiement des précomptes sociaux (URSSAF) soulignant «une faiblesse de trésorerie évidente ».
La situation est
aujourd’hui jugée suffisamment urgente pour que le Gouvernement n’ait pas d’autre
alternative que d’intervenir.
Aurélie Filippetti serait
en charge du dossier Presstalis pour finalement solder l’héritage Pflimlin.
L’État se dit prêt à mettre une nouvelle fois la main à la poche (des contribuables)
et verser à nouveau « dans les plus brefs délais" une avance de 11,9 millions
d'euros à Presstalis ».
Le
Ministère de la Communication et Bercy, l’ont confirmé par courrier à Gérard
Rameix qui vient d’être nommé « médiateur du crédit de Presstalis »
en précisant également que les actionnaires du distributeur ont donné leur
accord pour une augmentation de capital à hauteur de 0,5% du chiffre
d'affaires.
Des négociations sur
la restructuration de la filière et le financement qu'apportera l'État doivent se
poursuivre et être finalisées avant la fin septembre.
C’est
dans ce contexte de grandes difficultés financières que Presstalis
a demandé et obtenu, hier lundi 30
juillet, au Tribunal de
commerce
qui devait se prononcer sur son sort, la prorogation de la mission du mandataire ad-hoc de Presstalis qui expirera à cette date et
qui pourrait prononcer la mise en redressement judiciaire !
En contrepartie, Presstalis se retrouve condamnée
à une restructuration sans précédent, avec un plan touchant la moitié des
effectifs avec la suppressions entre
2012 et 2015, d'environ 1.200 emplois sur 2.500 postes.
Aurélie Filippetti, la Ministre qui après
Presstalis va devoir se pencher sur la situation de France Télévisions, ne pourra que constater qu’à son départ
en 2010, Pflimlin qui laissait l’entreprise
en quasi faillite, allait malgré tout être nommé à France Télévisions pour finalement y appliquer les mêmes méthodes…
C’est d’ailleurs qui avait fait écrire
à la CGC Média, le 11 avril 2012, un article intitulé « France
Télévisions en voie de Presstalisation ?! ».
La Ministre, les Tutelles, le Gouvernement
mais aussi l’Élysée bien au courant, ne l’ignorent pas et feront bien entendu
le parallèle… Ils ne pourront pas laisser la situation de France Télé
se dégrader à un tel point !!!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire