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mardi 10 février 2015

Le dépôt d'un préavis de grève à Canal + fait du bruit....

Pour la seconde fois en trente ans, le préavis de grève déposé  à Canal +  est la preuve d'un ras-le-bol général

Le 8 février 2015, le blog CGC Canal titrait  "Quand il n'y a plus que la grève"...

Les mots parlant d'eux-même, il n'y a guère à ajouter pour montrer, à travers eux, la dérive sociale qu'ils traduisent.

Pour la seconde fois en trente ans, les syndicats de Canal+ ( (CFDT, CFE CGC, CGT) sauf "Plus Libre" syndicat local rattaché UNSA, ont donc déposé un préavis de grève pour le jeudi 5 mars, afin de dénoncer notamment "la dégradation des conditions de travail et les réductions d'effectifs"....

Les émissions de Canal+ mais aussi celles de de D8 et D17, les centres d'appels du service clients et les services techniques pourraient être ainsi fortement perturbés ce jour-là.

Canal+ France, qui emploie environ 3.500 salariés, a vu sous la coupe de cette dernière, ses effectifs baisser "d'une dizaine de personnes par mois" et dans le centre de relations clients, qui emploie 750 personnes, 80 postes ont été supprimés ou non pourvus au cours des derniers 18 mois.

Les cas de "burn out" dans l'entreprise, se sont multipliés à la vitesse grand V...certains collaborateurs parlent même "d'en finir"
"Depuis plusieurs années, la direction rogne sur les coûts"...."C'est un véritable machine à broyer qui s'est progressivement installée avec une multiplication des licenciements et des ruptures conventionnelles, ce qui accroît la charge de travail pour ceux qui restent dans un contexte économique extrêmement incertain..."

La situation est extrêmement grave...c'est en quelque sorte un appel au secours que lancent les salariés de Canal + qui n'en peuvent plus de ces méthodes brutales, inhumaines, humiliantes et d'un autre âge.

Les syndicats signataires du préavis s'inquiètent également de la diminution de l'activité en France par rapport à l'international, devenu le moteur de la croissance de Canal+.

Face à la véritable casse sociale - il ne faut pas avoir peur d'employer les bons mots au bon endroit - organisée donc par la direction et mise en œuvre par l'ultra rigide Sophie Guieysse DRH du groupe, les salariés avec cette grève vont pouvoir montrer leur ras-le-bol et leur détermination.

Ce mouvement de grève du 5 mars sera-t-il l'acte fondateur conduisant à cette refondation sociale qu'une très large majorité appelle de ses vœux ?!

Le blog CGC Média vous propose de prendre intégralement connaissance de son article précité:

"Depuis plusieurs années, nous déplorons la dégradation des conditions de travail des milliers de salariés du Groupe CANAL+!  

Dans tous les secteurs de l’entreprise, Distribution, Technique, Edition, Services Supports, i>TELE, Studio CANAL, et maintenant également à CANAL+ Overseas, c’est la même rengaine, celle des économies, des restructurations, des diminutions de postes, des licenciements... Ces événements rythment le quotidien de l’entreprise

Sans perspective autre que celle du lendemain, les salariés de CANAL subissent sans toujours la comprendre, une politique sociale contraignante, où l’absence de dialogue rime avec oukase et décisions abruptes

Ce début d’année 2015 a vu ces phénomènes s’accélérer! Partout, les patrons de business agissants sur ordre, sont chargés de repérer les salariés dont le poste pourrait être supprimé, les missions restructurées, d’accompagner des collaborateurs vers la sortie, le tout en respectant l’épure d’un PSE qui veut encore aujourd’hui que 10 suppressions de postes par période de 30 jours impose la mise en œuvre d’un plan social!

"...Bonne année..." Dépités, ces managers et patrons de service s’exécutent, parfois en annonçant clairement la couleur à leurs équipes… "Bonne année 2015… au fait nous devrions être beaucoup moins nombreux dans quelques mois…" "…j’ai ordre de dégraisser, je suis dans l’obligation de le faire…" "…nous serons 30% de moins à fin 2015…"

Les conséquences de cette politique sociale sont palpables à tous les étages! Mines déconfites, multiplication des absences, burn out en progression inquiétante, malaise généralisé, le drame n’est pas loin!

Au-delà de la désorganisation des business, cette politique porte atteinte maintenant  à la santé physique et mentale de plusieurs dizaines de salariés, épuisés, en rupture, désorientés. Nous avons en ce début d’année, franchi un cap, le seuil d’alerte est atteint.

La multiplication des burn out dans tous les secteurs d’activités et particulièrement en ce moment au sein du Studio Canal et de la direction de l’Edition nous font craindre le pire. C’est aussi pourquoi les syndicats de CANAL+ ont décidé d’organiser des assemblées générales pour échanger sur le terrain avec les salariés

Les constats sont partagés par une  majorité des salariés conscients que cela ne peut plus durer. Le tract appelant aux AG intitulé "...Ça Suffit..." résumait à lui seul le sentiment général : celui d’un ras le bol généralisé, d’un moment de rupture sociale, d’un affaiblissement de nos organisations dans l’incompréhension générale

Notre Groupe doit se restructurer, s’adapter, se moderniser, se transformer, c’est indéniable. Mais il doit réaliser sa mue dans le respect total de ses collaborateurs, hors d’une contrainte permanente insupportable.

L’absurdité de cette politique conduit à l’inefficacité opérationnelle et nous fait perdre des parts de marché pourtant difficile à conquérir ou à maintenir. Elle affaiblit et corrompt le tissu social de l’entreprise

Qui sait aujourd’hui son avenir ? Qui sait avec qui il travaille exactement? Qui sait s’il va déménager demain ou après-demain? Qui sait s’il va devoir encore absorber une charge de travail déjà débordante en reprenant les missions de salariés débarqués, remerciés, missionnés...? Qui sait s’il va faire l’objet d’une convocation pour une sanction, pire pour un entretien préalable au licenciement... C’est devenu la routine à CANAL+, une routine destructrice de valeurs économiques et sociales !

C’est pourquoi, alors que le dialogue social est au point mort, 3 syndicats indépendants, CFDT, CGT, CGC Médias, ont décidé de prendre cette décision et de poser un préavis de grève pour le jeudi 5 mars!

Le dernier préavis de grève fut déposé en 2003 alors que Pierre Lescure était limogé par Jean-Marie messier. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation inverse. L’incapacité de notre direction à écouter et entendre nous oblige à agir dans l’intérêt de l’entreprise et des salariés, dans une situation d'urgence.

Il n’est plus acceptable de voir des dizaines de salariés à bout de nerf, effondrés! Il n’est plus acceptable de laisser ainsi se dégrader le tissu social d’une entreprise comme la nôtre. Il n’est plus acceptable de laisser filer les compétences, remerciées ou démissionnaires. Il n’est plus acceptable de voir des services entiers désorganisés, en souffrance, inquiets pour l’avenir

Ça suffit ! Oui cela suffit!
CANAL+ mérite bien mieux. L’absence de boussole déstabilise et inquiète. 
Nous proposons tout d’abord de rétablir les normes d’un dialogue social respectueux et ouvert. Nous revendiquons l’arrêt des licenciements sans cause réelle et sérieuse, des ruptures conventionnelles qui ne sont que des licenciements économiques déguisés. Nous proposons de stabiliser les organisations, de cesser les déménagements permanents, d’embaucher là où les besoins sont criants, dans les Centres de Relations Clients par exemple. Nous voulons mesurer les conséquences d’une politique de réduction des coûts auprès de nos prestataires les obligeants à délocaliser les emplois. Des milliers d’emplois de la relation clients aujourd’hui installés au Maroc et des taux de redondance d’appels qui explosent… Nous l’avions anticipé il y a 2 ans ! Nous y sommes ! Les salariés de CANAL+  confrontés chaque jour à la grogne des abonnés mesurent les conséquences de cette politique de délocalisation

Repenser notre politique sociale, c’est affirmer la primauté du dialogue, sans lequel nous irions à l’échec! C’est aussi cesser de pressurer des salariés épuisés, de rétablir des opportunités de soutien psychologique aujourd’hui déficiente, de traiter de la désorganisation des services et du temps de travail, des pressions sur les représentants du personnel …

La grève du 5 mars doit nous conduire à cette refondation sociale !"

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