"Malaise à France 3 après la tentative de suicide d’une salariée"…L’Obs souligne « un management à la France Télécom ».
Le blog CGC Média qui a été le premier
à révéler la tentative de suicide d’une
journaliste à France 3 Grenoble, avait un
récent article « France
Télés en voie de « France
Télécomisation » dénoncé l’analogie
qui existe entre France Télévisions et Orange (ex France Télécom) à laquelle
fait référence l’Obs aujourd’hui par la plume d’Anne Sogno.
La question qui se pose c'est; combien de temps l’Élysée et le gouvernement vont tolérer de prendre sur eux sur qui leur sera ensuite copieusement reproché !
Extrait :
« La tentative de suicide d’une journaliste à France 3 Grenoble, le 9 avril, quelques semaines seulement après celle d’une salariée de France 3 Orléans ébranle les rédactions régionales de France Télévisions qui dénoncent un management « à la France Télécom ».
Mercredi
10 avril, les salariés des antennes de Lyon et de Clermont-Ferrand
regroupées avec celle de Grenoble au sein de la direction régionale
Auvergne-Rhône-Alpes de France 3, ont appris par un communiqué de la direction
les faits dramatiques survenus à Grenoble. Mardi,
en fin de journée, une journaliste en CDI, mère de deux enfants a tenté de
mettre fin à ses jours en absorbant des médicaments sur le parking des locaux
de France 3 Grenoble.
Selon ses collègues, la journaliste,
élue de proximité
auprès de l’inspection du travail, de la CSSCT du CSE du réseau régional ou de
la cellule anti-harcèlement, qui avait
dénoncé des faits de harcèlement moral sur des salariés, s’est retrouvée à
son tour victime du harceleur présumé. Elle avait alerté la direction et
demandé une intervention, en vain.
Harcèlement moral
Après
une réunion préalable au CSE (Comité social économique) extraordinaire du
réseau régional, le Syndicat national des journalistes (SNJ) réuni le
11 avril à Paris a publié un communiqué dénonçant la maladresse de la direction
régionale qui a « jeté en pâture » le nom de la salariée « sans
qu’aucun élément de compréhension ne soit indiqué ». Le SNJ s’indigne
également des propos tenus par la direction de Grenoble qui voudrait « ramener l’origine de ces faits à un
différend entre salariés et à la soi-disant fragilité de celle qui a commis ce
geste ».
Le
SNJ constate que « depuis plusieurs semaines, de nombreuses alertes de
cette élue n’ont pas été entendues par la direction » et que « les
courriers adressés par le SNJ à la direction du réseau régional et à la
présidence de France télévisions sont restés sans réponse ».
Pression sur les salariés
Pour un délégué syndical de l’antenne des
Alpes (Isère, Savoie et Haute-Savoie) joint par l’Obs et qui préfère garder
l’anonymat (comme
toutes les autres personnes contactées), il s’agit clairement de faits de « harcèlement
moral non reconnu par la direction qui font suite à de nombreuses situations
non arbitrées qui s’accumulent et finissent par dégénérer ».
« Après
la tentative de suicide d’une salariée de l’antenne d’Orléans, le
12 février, les faits de harcèlement sexuels à « franceinfo: »
révélés dernièrement et la tentative de suicide de notre collègue à Grenoble,
la tension est à son comble dans les antennes régionales comme à France
Télévisions ».
A
Toulouse, Grenoble ou Orléans, les élus de proximité joints par l’Obs
s’accordent sur la même analyse de la situation : le plan de recomposition
prévu par France Télévisions prévoit le départ de 1 000 salariés avant
2022, l’embauche de jeunes sur le numérique et la fusion des métiers : en
plus de leur spécialité (son, images etc.) les journalistes devront faire du
montage et devenir des techniciens de régie.
Cette recomposition de l’entreprise accentue la pression sur les salariés et
leur fait craindre de perdre leur emploi ou pour ceux qui resteront, une
surcharge de travail.
Le syndrome « France Télécom »
« Les cadres intermédiaires sont
les premiers à trinquer.
Les antennes régionales ont de plus en
plus de mal à recruter des cadres journalistes qu’on ne forme pas au management
et qui risquent à un moment ou à un autre, sous la pression de la
direction, de déraper » précise
l’un d’entre eux. « France
Télévisions est une boîte tentaculaire où les cas de maltraitance au travail
locaux restent sous cloche ; on ne nomme pas les choses. Il n’y a qu’à
voir le mail adressé le 10 avril par le directeur régional, André
Faucon : il parle de « geste grave » au sujet de la tentative de
suicide de notre collègue. Ce malaise est la conséquence directe de la gestion
humaine au plan national qui rappelle malheureusement le management de France
Telecom dont on connaît les conséquences tragiques… » (l’entreprise « France Télécom » devenue
« Orange » par la suite, avait été touchée par une vague de suicides
en 2008 et 2009, N.D.L.R.).
Contactée
par l’Obs, la directrice des ressources humaines pour la région
« Auvergne-Rhône-Alpes » n’a pas souhaité « commenter
l’événement » survenu à Grenoble et la direction nationale des ressources
humaines pour France Télévisions à Paris est restée injoignable…
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