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jeudi 30 avril 2020

Frédérique Dumas femme politique, femme de convictions, pro de l’audiovisuel entre autres mais aussi et surtout femme de bon sens.


Frédérique Dumas femme politique, femme de convictions, pro de l’audiovisuel entre autres mais aussi et surtout femme de bon sens.


Frédérique Dumas députée des Hauts-de-Seine, membre du groupe Libertés et Territoires en a probablement assez à l’instar d’une majorité de Français, d’entendre tous ces sachants parler du Numérique à longueur de journée comme d’une panacée !

Cela vaut au premier chef pour le secteur de l’Audiovisuel dont elle a une parfaite maîtrise ( confère son rapport parlementaire qu’elle rendait sur le sujet en septembre 2018 où elle fut la première à s’opposer à la suppression programmée de France 4 par Ernotte, Aurore Bergé qui voudrait faire croire le contraire et toutes celles et ceux de Philippe à Nyssen qui l’ont annoncé) mais plus largement pour des valeurs fondamentales qu’elle défend à commencer par les Libertés comme le nom de son groupe politique l’indique. 


Le blog CGC Média vous propose de découvrir la Tribune libre qu’elle publie dans L’Opinion sur un sujet d’actualité qui joint justement Libertés et Numérique : L’appli qui permettrait de tracer celles et ceux qui ont été en contact avec le virus.


« Un élément clé pour lutter contre l’épidémie consiste à garder le lien entre la théorie et le terrain, entre le concept et la réalité » lance-t-elle d’entrée, citant en appui Philippe de Back, le ministre belge du numérique qui vient de trancher le débat en estimant qu’«Il n’y a pas besoin d’une application numérique pour la recherche de contacts. »

Ce membre du gouvernement belge d’ajouter que « pour observer un effet, 60 % des gens doivent l’utiliser » alors que cette recherche des contacts pour lui « peut être effectuée manuellement » et qu’« elle existe depuis des années ».



Frédérique Dumas développe à juste titre des craintes et interrogations tout aussi légitimes.


Extrait :


« En France, après des débats sans fin sur l’utilité ou non du port du masque et de l’utilisation des tests, c’est maintenant au tour de Cédric O, le secrétaire d’Etat en charge du Numérique, de nous affirmer « qu’il n’y a pas de seuil minimum de téléchargements nécessaire pour que l’application Stop-Covid soit utile » et qu’il ne s’agira d’ailleurs que d’«une brique au cœur du dispositif global de déconfinement ».


Or, une application de traçage des contacts, donc de nos relations sociales et de nos comportements n’a rien d’une brique car aucun système n’est à l’abri du piratage. « Interpol, Europol et la Global initiative against transnational organized crime ont d’ailleurs sonné l’alarme sur ce qui est en train de se produire mais qui n’est rien au regard de ce qui se prépare. »


« Le prochain virus sera cyber » nous prédit ainsi Alain Bauer, professeur de criminologie et consultant en sécurité.


Les men in black du « solutionnisme technologique » et du « progressisme » en ont décidé autrement. L’algorithme de la matrice a intégré de nouvelles données. Il obéit maintenant au désormais concept performatif de « souveraineté sanitaire et numérique » - [Cette omniprésente « souveraineté » qu’elle cite entre guillemets évidemment et que beaucoup aujourd’hui comme « résilience », mettent à toutes les sauces et placent  à tout bout de champ dans n’’importe quelle conversation ndlr] - et ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’on nous propose des dispositifs à la fois potentiellement liberticides et assurément inefficaces.

La loi dite « contre la haine » qui prévoit de déléguer aux géants du numérique le pouvoir de supprimer les contenus avec des risques avérés de censure était bien, elle aussi, une réponse inadaptée à un problème réel et reconnu, celui de l’extrême viralité des contenus haineux. Il sera d’ailleurs intéressant de voir comment ce texte, qui n’a pas encore été adopté en lecture définitive, sera assumé à l’heure du nouveau mantra qu’est la « souveraineté ». 

Ce qui devrait en revanche mobiliser nos énergies dans ces temps de crise, c’est avant tout ce qui fait sens, ce qui est efficace et donc ce qui réunit.

Les solutions pratiques et concrètes sont là. Le professeur Piarroux, chef de service de parasitologie-mycologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière — qui est riche de son expérience dans la gestion du choléra en Haïti en 2010 —, a fait le constat que « l’expérience des épidémies et de leur gestion sur le terrain s’est perdue en France », que « les réflexes manquent comme celui d’aller voir au plus près du terrain où sont les cas, d’établir une courbe épidémique sur des endroits précis ». Il a proposé un projet pilote qui consiste en une approche ciblée des cas et l’application des mesures de suivi étroit des patients grâce à des brigades mobiles.

Nombreux sont les spécialistes de la santé à résumer ainsi le défi à relever : « Un élément clé pour lutter contre l’épidémie consiste à garder le lien entre la théorie et le terrain, entre le concept et la réalité. Cela revient à s’assurer que les mesures sont mises en œuvre et surtout à mesurer leur efficacité. C’est aussi rester à l’écoute du vécu des patients et des professionnels de santé. »


« C’est simple et de bon sens, cela devrait être notre nouveau mantra » conclut avec brio Frédérique Dumas.



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