Frédérique Dumas femme politique, femme de convictions, pro de l’audiovisuel entre autres mais aussi et surtout femme de bon sens.
Frédérique Dumas députée
des Hauts-de-Seine, membre du groupe Libertés et Territoires en a probablement
assez à l’instar d’une majorité de Français, d’entendre tous ces sachants parler du
Numérique à longueur de journée comme d’une panacée !
Cela vaut au premier chef
pour le secteur de l’Audiovisuel dont elle a une parfaite maîtrise ( confère
son rapport parlementaire qu’elle rendait sur le sujet en septembre 2018 où
elle fut la première à s’opposer à la suppression programmée de France 4 par
Ernotte, Aurore Bergé qui voudrait faire croire le contraire et toutes celles
et ceux de Philippe à Nyssen qui l’ont annoncé) mais plus largement pour des
valeurs fondamentales qu’elle défend à commencer par les Libertés comme le
nom de son groupe politique l’indique.
Le blog CGC Média vous
propose de découvrir la Tribune libre qu’elle publie dans L’Opinion sur un sujet
d’actualité qui joint justement Libertés et Numérique : L’appli
qui permettrait de tracer celles et ceux qui ont été en contact avec le virus.
« Un élément clé pour lutter contre
l’épidémie consiste à garder le lien entre la théorie et le terrain, entre le
concept et la réalité » lance-t-elle d’entrée, citant en appui Philippe de Back, le
ministre belge du numérique qui vient de trancher le débat en estimant qu’«Il
n’y a pas besoin d’une application numérique pour la recherche de contacts. »
Ce membre du gouvernement belge d’ajouter que « pour
observer un effet, 60 % des gens doivent l’utiliser » alors que
cette recherche des contacts pour lui « peut être effectuée manuellement
» et qu’« elle existe depuis des années ».
Guiseppe
Conte le président du Conseil italien comme l’écrit
encore L’Opinion est lui aussi, confronté aux problèmes concrets liés à
l’application de tracking retenue Immuni qui « voit
les interrogations et les craintes à son encontre se multiplier ! »
Frédérique Dumas développe à
juste titre des craintes et interrogations tout aussi légitimes.
Extrait :
« En France, après des débats sans fin sur l’utilité ou non du port du masque
et de l’utilisation des tests, c’est
maintenant au tour de Cédric O, le secrétaire d’Etat en charge du Numérique, de
nous affirmer « qu’il n’y a pas de seuil minimum de téléchargements
nécessaire pour que l’application Stop-Covid soit utile » et qu’il ne
s’agira d’ailleurs que d’«une brique au cœur du dispositif global de
déconfinement ».
Or,
une application de traçage des contacts, donc de nos relations sociales et de
nos comportements n’a rien d’une brique car aucun système n’est à l’abri du
piratage. « Interpol, Europol et la Global initiative against
transnational organized crime ont d’ailleurs sonné l’alarme sur ce qui est en
train de se produire mais qui n’est rien au regard de ce qui se prépare.
»
« Le prochain virus sera cyber » nous
prédit ainsi Alain Bauer, professeur de criminologie et consultant
en sécurité.
Les men in black du « solutionnisme
technologique » et du « progressisme » en ont décidé autrement. L’algorithme de
la matrice a intégré de nouvelles données. Il obéit maintenant au désormais
concept performatif de « souveraineté sanitaire et numérique » - [Cette omniprésente « souveraineté »
qu’elle cite entre guillemets évidemment et que beaucoup aujourd’hui comme
« résilience », mettent à toutes les sauces et placent à tout bout de champ dans n’’importe quelle conversation
ndlr] - et ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’on nous
propose des dispositifs à la fois potentiellement liberticides et assurément
inefficaces.
La loi dite « contre la haine »
qui prévoit de déléguer aux géants du numérique le pouvoir de supprimer les
contenus avec des risques avérés de censure était bien, elle aussi, une réponse
inadaptée à un problème réel et reconnu, celui de l’extrême viralité des
contenus haineux. Il sera d’ailleurs intéressant de voir comment ce texte, qui
n’a pas encore été adopté en lecture définitive, sera assumé à l’heure du
nouveau mantra qu’est la « souveraineté ».
Ce qui devrait en revanche mobiliser nos
énergies dans ces temps de crise, c’est avant tout ce qui fait sens, ce qui est
efficace et donc ce qui réunit.
Les solutions pratiques et concrètes sont là.
Le professeur Piarroux, chef de service de parasitologie-mycologie à l’hôpital de
la Pitié-Salpêtrière — qui est riche de son expérience dans la gestion du
choléra en Haïti en 2010 —, a fait le constat que « l’expérience des épidémies et de leur
gestion sur le terrain s’est perdue en France », que « les
réflexes manquent comme celui d’aller voir au plus près du terrain où sont les
cas, d’établir une courbe épidémique sur des endroits précis ». Il a
proposé un projet pilote qui consiste en une approche ciblée des cas et
l’application des mesures de suivi étroit des patients grâce à des brigades
mobiles.
Nombreux sont les spécialistes de la santé à
résumer ainsi le défi à relever : « Un élément clé pour lutter contre
l’épidémie consiste à garder le lien entre la théorie et le terrain, entre le
concept et la réalité. Cela revient à s’assurer que les mesures sont mises en
œuvre et surtout à mesurer leur efficacité. C’est aussi rester à l’écoute du vécu
des patients et des professionnels de santé. »
« C’est simple et de bon sens, cela
devrait être notre nouveau mantra » conclut avec brio Frédérique Dumas.
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