Ajdari et les membres de l’agence vont devoir répondre judiciairement du pitoyable spectacle donné le 14 mai dernier.
En 2020, Serge Cimino avait été entendu par le CSA de ROM and co. Cette fois-ci l’agence sous la houlette de l’ex-patron de la DGMIC Martin Ajadari, l’a exclu de l’audition.
L’objectif
était assez clair.
Il ne
fallait surtout pas qu’il puisse critiquer les dix ans qui viennent de s’écouler
à France Télévisions et qu’il puisse, entre autres, dénoncer les réformes
successives qui, selon lui, ont « fait énormément de mal » aux salariés de
l’entreprise. (*)
Il ne
fallait surtout pas qu’il puisse revenir sur les manquements et autres échecs
enregistrés depuis 2015 ou encore insister sur la
déroute sociale et financière que connait France Télévisions qui se déclare
aujourd’hui en déficit à hauteur de -76M€ !
Situation
catastrophique bien réelle reconnue par l’ex-Orange
elle-même, sinon pourquoi aurait-elle appelé ses 30 pages de vide sidéral : « Réconcilier » ?
Il devrait, selon nos
informations, saisir dans un premier temps le Conseil d’État pour contester
cette décision. Il est probable que sa saisine comme d’autres d’ailleurs,
ne trouve guère d’écho auprès de l’instance qui si elle se prononce, expliquera
probablement qu’il n’y aurait rien eu d’anormal
Le blog CGC Média qui a
fait savoir que la CGC de l’Audiovisuel s’apprêtait à déposer très prochainement
une plainte au Pénal visant évidemment le représentant légal de l’agence mais
aussi celles et ceux qui solidairement l’ont suivi, imagine que le candidat empêché
pourrait s’y intéresser.
(*) Pour
que nos lecteurs comprennent bien ce que l’agence veut dire lorsqu’elle assène que
la démarche ernottienne prévoirait d’« associer l'ensemble
des salariés de l'entreprise par un dialogue social actif visant à l'évolution de
son accord collectif » - autrement dit le détricotage de l’accord
d’entreprise de 2013 - le blog CGC
Média vous propose d’entendre celui qu’Ajdari and co - en toute indépendance, bien
entendu ! -, ont décidé d’écarter.
Les extraits ci-dessous sont
le verbatim de l’audition-alibi de 2020 pour laquelle Serge Cimino avait été
retenu. Chacun se rendra compte que 5 ans après le premier parachutage de
Delphine Ernotte, tout allait déjà très mal et la situation
ne faisait qu’empirer.
Voilà ce qu'il ne fallait surtout pas que les Français entendent mais que pourtant les Pouvoirs publics connaissent depuis 10 ans, d'actualité que jamais.
Extraits :
Votre candidature a été jugée
recevable par le collège. Vous avez la parole » dit ROM.
« Mesdames, Messieurs, tout d’abord un petit message à votre prédécesseur "la transparence dans cette démarche était possible"…
« Vouloir diriger une entreprise comme France Télévisions, s’est inscrit pour les sept candidats précédents dans le cadre de l’ordre établi.
Aucune remise en question réelle des trajectoires budgétaires et d’emploi. Respect parfait des injonctions contradictoires des tutelles et malgré des propositions parfois intéressantes, je considère qu’il manque une dimension dans ces positionnements: un regard sur la société et le vivre ensemble….C’est-à-dire, refuser, toute discrimination, défendre la justice sociale, lutter contre toutes les formes de harcèlement, être un militant des égalités et intégrer tout cela dans une vision pour une entreprise qui informe, cultive et divertit.
Et pour illustrer cela, j’aimerais extraire quelques propositions de mon projet que vous avez lu avec attention.
Comme, instaurer une
gouvernance éthique et faire du pouvoir un moteur et pas une finalité. Quand je
parle d’éthique, je veux parler d’équité, d’égalité, de transparence, de
justice sociale et salariale et d’en finir avec ce que j’appelle les conflits
croisés. Si vous voulez m’interroger, vous pourrez le faire tout à l’heure car
c’est ce que j’ai détaillé dans mon projet stratégique.
Je veux également alléger la
structure au point de vue opérationnel. Diminuer le nombre d’encadrants au
profit du terrain dans tous les domaines et bien entendu toutes les directions
et de certains directeurs….
Renforcer les réseaux
régionaux et ultramarins via une politique d’investissements
Je lancerai également un audit
autour du financement des productions réalisées par le privé, non pas pour
stigmatiser les producteurs extérieurs mais parce que France Télévisions n’est
pas une poule aux œufs d’or et j’ai eu l’impression que ces dernières années
on avait un peu joué avec l’argent public…
Je souhaite aussi revenir le
projet initial de France Info, canal 27…
Enfin, renouer avec un
véritable dialogue social…
Au moment où je vous parle, trois ministres se sont déjà passés le pouvoir avec en prime un projet de loi victime a minima de la crise sanitaire.
Finie la holding « France Medias », j’y
étais opposé et les candidats et qui l’appellent de leurs vœux dans leur projet
sont bien mal inspirés de vouloir faire trop plaisir au Pouvoir.
Cette BBC à la française "ORTF 2.0", était une superstructure sans les moyens mais avec les restructurations attendant en en coulisses…
A France Télévisions, nous n’en pouvons plus de
ces réformes empilées sans aucune considération pour celles et ceux qui sont au
cœur du réacteur….
À l’époque, où "France Medias" était d’actualité, beaucoup restaient tapis dans l’ombre préférant briguer la
tête de la holding; sans dire qu’ils se sont aujourd’hui décidés pour « un
poste » et non pas pour ce poste. La crise sanitaire a changé toutes les donnes
et nous voici repartis pour engager France Télévisions pour cinq ans et non
plus pour deux.
Je me suis donc affranchi du
projet de loi audiovisuelle et de holding dont rêvait l’ancien ministre de la
culture, j’ai eu du nez et mon projet ne s’inscrit pas dans les ordres établis.
Il affirme l’indépendance du service public et celle de ses antennes, de
ses programmes et de son information qui est malmenée comme par exemple ses
magazines. Tout ne se décide pas à la présidence, heureusement sinon,
certains magazines auraient été supprimés ces dernières années par Delphine
Ernotte s’il n’y avait pas eu la mobilisation du personnel.
Il conviendra donc d’envisager des magazines plus nombreux articulés dans une grille de programmes qui ne se décide pas seul mais s’appuiera sur le cahier des charges pour construire des la rentrée, l’ identité à France Télévisions.
La saison qui s’ouvre sera
compliquée budgétairement, vous le savez…
Loin
des intérêts personnels, des conflits croisés, des gestions aventureuses,
loin de celles et ceux qui n’ont pas rendu de comptes sur l’utilisation des
deniers publics voire pire une fois le poste perdu, et qui n’ont pas non plus
rendu de compte après avoir malaxé, brisé, placardisé, détruit des salariés
qu’on imaginait finis ou pas assez soumis…
Je ne veux pas regarder de loin, les spécialistes de la candidature qui se distribuent les postes, sans attache pour l’un ou pour l’autre.
Diriger sans se retourner, sans jamais s’excuser des dégâts faits ici et là, préférant bien sûr afficher des bilans exclusivement positifs, oubliant volontairement que la machine à détruire a fait son œuvre.
Oui, ces 5 dernières années, ont fait extrêmement de mal aux salariés de France Télévisions. [Nous sommes en 2020 donc, ndlr]
En vitrine, on parle
d’égalité, de visibilité, d’humanité mais dans l’arrière-boutique, on méprise,
on discrimine, on marginalise.
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