Rémy Pflimlin, directeur général de Presstalis (ex-NMPP), donnait voila 3 ans, une interview après sa première année à la tête d’un institution qui célèbrait alors ses 60 ans.
L’entretien qu’il a accordé à Médias s’est déroulé quelques jour après l’ouverture d’une crise entre les principaux actionnaires des NMPP et leur opérateur, Lagardère.
Voila ce que répondait Rémy Pflimlin, à la question d'un journaliste, sur son bilan un an après son arrivée à la tête des NMPP?
[Longue réflexion...] "Pour être très honnête avec vous, il y a une grande différence entre l’image que j’avais de cette maison au moment où j’y suis arrivé et la réalité de ce que j’y ai découvert....Aujourd’hui, il convient d’expliquer mieux ce que nous sommes afin de réduire ce décalage entre l’image des NMPP et leur réalité."
Puis à la question "À quoi attribuez-vous ce déficit d’image ?", il précisait "Je crois d’abord que c’est un réflexe très français. Il faut savoir que les NMPP sont une réussite mondiale, regardée avec envie par nos homologues étrangers. C’est le seul modèle centralisé à ce point et qui fonctionne avec un tel degré de finesse et de réactivité. Encore récemment, une équipe de professionnels de la presse chinoise est venue regarder comment nous faisions..."
Trois ans après l'interview, il n'est plus question de "déficit d’image" mais de déficit, tout court:
- Un déficit d’exploitation pour Presstalis qui devrait dépasser, au total, en 2010 les 100 millions d’euros.
- Quasiment plus de trésorerie...
- Une société qui était, il y a quelques semaines, en état de dépôt de bilan virtuel
- Des fonds négatifs qui s’élèvaient pour 2009 à 70 millions d’euros
- La nomination par le gouvernement d'un inspecteur des finances, Bruno Mettling, afin qu’il réalise une étude sur la viabilité financière des NMPP.
- Avec au bout du bout, 11 millions d'euros de l'argent public apportés par "La Direction du Développement des Médias (Service de Matignon)" qui n’avait pas peut-être pas l’intention d’accorder cette somme mais qui respecte ces engagements en la versant
- et en prime un effort des actionnaires pour recapitaliser l'entreprise au bord du gouffre avec "une augmentation de capital proposée, par un apport de chaque éditeur à hauteur de 1% de son volume d'affaires annuel, soit près de 17,5 millions d'euros...somme qui servirait de capital de départ à la nouvelle structure."
Il faut le redire: "une réussite mondiale...que regardent les professionnels de la presse chinoise " !!!!!
P.S: Sinologue averti donc, Rémy Pflimlin que le Point.fr donnait comme le candidat de Nicolas Sarkozy pour France Télévisions, plaisantait même de la situation de crise dans l'interview: "C’est bien connu, en chinois, le même idéogramme veut dire « crise » et « opportunité ». Je pense que nous venons d’ouvrir une formidable période d’opportunités."
A 11 millions d'euros + 17,5 millions de recapitalisation, ça fait cher la blague....et ça fait encore plus cher le ticket d'entrée pour la télé publique!
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