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jeudi 7 novembre 2013

Christophe Beaux, le clairvoyant et courageux administrateur de France Télévisions s’oppose à l’avenant du COM.

Christophe Beaux, le clairvoyant et courageux administrateur de France Télévisions  s’oppose en séance du CA à l’avenant du COM.

Le 30 octobre dernier, le blog CGC Média dans un article intitulé « Sur fond d'opacité et de révélations tous azimuts à France Télé, les administrateurs se réunissent en Conseil, ce 31 octobre, le jour du vote de la loi. Que feront-ils ? Ils seront légalement coresponsables de leurs décisions. » s’interrogeait sur l’attitude de chacun concernant l’avenant au COM présenté en séance du C.A.
Patrick Bloche, le député (PS) de Paris qui jugeait pourtant, interrogé par « Le Monde » que  «Les économies [que prévoit Pflimlin, ndlr] devraient s'appuyer sur un projet stratégique clair…alors qu’elles ne sont plus un rabotage un peu uniforme qu'un réel allégement de la superstructure » n’était pas là et avait, semble-t-il donné son pouvoir.
Seul Christophe Beaux Pdg de « La Monnaie de Paris » et administrateur de France Télé, qui mi-juillet indiquait le plus lucidement et pragmatiquement qui soit « L'intenable équation financière [à FTV] qui ne tiendra pas sans le recours à l'endettement assez conséquent puisqu'évalué à 250 millions d'euros contre une centaine de millions aujourd'hui,…revient en somme à ce que l'État finance France Télévisions par la dette», s’est opposé à la validation de cet avenant de façade !
Interrogé lui aussi par « Le Monde », ce dernier a estimé que « Ce COM [son avenant donc, ndlr] ne crée pas les conditions du retour à l'équilibre, car l'impasse de financement n'est pas résolue ».
Il a 100.000 fois raison.

Le quotidien d’ajouter dans son article du 1/11 signé Alexis Delcambre « Les perspectives financières continuent d'inquiéter à France Télévisions » : « Le texte qui n'a plus qu'à être formellement signé qui encadre les missions et le budget de la télévision publique jusqu'en 2015 pose problème : les prévisions financières sur lesquelles repose le COM sont déjà dépassées. Le déficit prévu pour 2013 était à l'origine de 130 millions d'euros. Il est désormais annoncé à 180 millions, pour tenir compte du gel de 30 millions d'euros de dotation budgétaire publique et de rentrées publicitaires en retard de 20 millions d'euros par rapport à l'objectif initial…avec un résultat publicitaire 2013 moins élevé que prévu qui impliquera de revoir les hypothèses pour 2014, qui sont construites sur la base 2013, et ainsi de suite. »
« Les prévisions financières sont dépassées » et l'État, le sachant, s’apprêterait à signer avec France Télé, probablement sous deux semaines, un texte déjà obsolète engageant les deniers des contribuables français, sur la base de chiffres erronés !!!!!
Invraisemblable.
Aurélie Filippetti a eu beau « manifester des doutes quant à la stratégie commerciale » de Pflimlin  à qui elle vient d’écrire une lettre assez salée « demandant même une réunion plus régulière du comité d'audit du groupe », comment la Tutelle, le Gouvernement, le Chef de l'État peuvent-ils laisser se dérouler une telle mascarade ?   
La ministre de la Culture peut bien affirmer que « le marché publicitaire est en phase de reprise et  qu'il va repartir en 2014 » et ensuite dire « ne pas comprendre pourquoi France Télévisions en profite moins que les autres, à l'image de M6, qui a annoncé, cette semaine, un chiffre d'affaires publicitaire en progression au troisième trimestre », les chiffres (arrêtés avant l’été donc encore plus dégradés aujourd’hui après la catastrophe industrielle de l’acces prime time) émanant d’un document interne à France Télévisions qu’a rendu public le blog CGC Média, il y a quelques jours, elle les a pourtant !

Ils sont loin, bien loin de ceux que Pflimlin a fait porter au COM et soutenus devant la représentation nationale : 340M€ pour 2013, 350M€ pour 2014 et 360M€ pour 2015....comme le prouve le tableau dudit document à la page 15 (ci-après) qui dans la colonne "Atterrissage 2013 - Pub + Parrainage", fait figurer le chiffre d'affaire qui n'est que de 315,6M€ ".
 
Autrement dit d’un côté, Aurélie Filippetti déclare « France Télévisions doit davantage s'interroger sur sa politique éditoriale, ses audiences ou l'efficacité de sa régie » - inquiétudes relayées par le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), Olivier Schrameck dans un entretien accordé à L'Express, qui estimait  que « les orientations et les lignes éditoriales de France Télévisions n'apparaissent pas assez clairement » -  de l’autre côté Pflimlin balance des chiffres qu’il sait ne pas correspondre à la réalité en précisant que de toute façon dès décembre 2013 (le mois prochain donc)   « ses équipes et leurs interlocuteurs ministériels devront se revoir pour rebâtir des hypothèses pour 2014 et décider où faire les économies nouvelles ; d'autant que la trésorerie de l'entreprise, positive en 2011, est désormais à zéro. » !!!!
Pflimlin a du reste écrit dans un bulletin interne « bourrage de crâne » dont il est coutumier, où comme toujours il se félicite de tout, sans oublier au passage de taper encore et encore sur l'État : « L’approbation du Conseil d’administration, ce 31 octobre, ouvre la voie à la signature entre France Télévisions et son actionnaire, qui devrait intervenir dans la première quinzaine de novembre, de l’avenant au COM qui conforte plus largement, les missions fondamentales du service public, dans un contexte budgétaire fortement contraint [première attaque, ndlr]…
 
Ainsi que le prévoit le texte de l’avenant, dans un contexte économique à la fois contraint et incertain [deuxième attaque, ndlr] les conditions de retour des comptes à l’équilibre feront l’objet d’un réexamen régulier. »

Pflimlin l’avait de surcroît déjà confirmé, à l'issue du conseil d'administration sur France Télévisions Publicité, dans une salle du sous-sol devant  les personnels de la régie ainsi que Saada qui a récemment nommé Yannick Lacombe, ex directeur général adjoint depuis 15 mois en charge du marketing et de la stratégie chez Lagardère Publicité, pour l’assister, en réponse à la question de plusieurs d’entre eux sur « la non réalité de ces chiffres » : « De toute façon, il y a une clause de revoyure  à la fin de cette année ( ????)…si ces chiffres ne sont pas atteints, l'État n’aura d’autre choix que de les renégocier ». Ben voyons !
Pourquoi diable alors, aller signer un texte mi-novembre que chacun sait dépassé avec des chiffres hors la réalité et qui devrait faire l’objet de nouvelles « adaptations » 15 jours plus tard ????
Que Pflimlin n’ait plus aucun crédit à force d’avoir joué les victimes et attaqué systématiquement l’actionnaire, c’est une chose.
Que l'État aille signer avec lui au nom de la France et des français tous propriétaires dans les faits du groupe de télé publique, dans les jours qui viennent, un texte qu’il sait dépassée et erroné, même si le sort de l’intéressé ne fait maintenant plus guère de doute à présent, c'en est une autre !

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