Les propos de Bastien Millot tenus devant Renaud Revel, journaliste média à l'Express voila quasiment une semaine, ont de quoi surprendre.
Dans une interview intitulée "Affaire Copé: le patron de Bygmalion dénonce un "délit de sale gueule" qu'il accorde au titre de Presse, à la question "Le juge Renaud Van Ruymbeke enquête sur une salve de contrats signés, après votre départ, entre France Télévisions et votre société par Patrick de Carolis: ne craignez-vous pas que l'on accuse ce dernier de délit de favoritisme. Voire, de conflit d'intérêt?", Bastien Millot prévient "Nous ne sommes pas dupes des arrière-pensées de ceux qui tentent par tous les moyens de nous nuire. Ils nous trouveront face à eux, pour défendre notre honneur. En toutes circonstances.
Seraient-ce des menaces que Bastien Millot co-fondateur de Bygmalion mais qui en a visiblement démissionné en juillet dernier, ne conservant uniquement que ses parts dans la société, adresserait au syndicat partie civile dans une plainte qu'instruit aujourd'hui le juge Van Ruymbeke concernant entre autres les contrats passés avec France Télévisions alors même que l'intéressé était toujours sous CDI?
Et ces "arrière-pensées" qu'évoque Millot qu'elles sont-elles?
Millot a beau affirmer que "bien évidemment, il tient à la disposition de la Justice si elle l'estime nécessaire, les documents concernant les prestations effectuées à la demande de France Télévisions, quantifiables et vérifiables, dans le respect des procédures établies par le groupe audiovisuel public " que ne les a-t-il fait parvenir à qui de droit depuis avril 2011 ?!
L'instruction judiciaire confiée à Renaud Van Ruymbeke n'a pas pour but de déterminer l'indice de satisfaction du prestataire vis-à-vis du donneur d'ordre comme le prétend Millot "A Bygmalion, nous avons été très fiers de travailler pour France Télévisions, que ce soit sous la présidence de Patrick de Carolis ou sous celle de Rémy Pflimlin" mais bel et bien de déterminer les conditions de passations des contrats passés dans le cadre d'une entreprise d’État soumise aux règles en vigueur pour les marchés publics.
Le blog Média, à de très nombreuses reprises, a mis en évidence le mélange des genres et plus particulièrement, celui médiatico-politique où des collaborateurs de Jean-François Copé lorsqu'il était à Bercy, se retrouvaient à la direction de France Télévisions et le cabinet d'avocats où il travaillait Gide Loyrette et Nouel chargé d'établir une charte organisationnelle d'une trentaine de pages à l'époque devant conduire à un "projet de disposition législative" confié à la commission éponyme.
Voici justement ce qu'écrivait Marianne dès 2007: "Le Canard ne le relève pas mais, hasard ou coïncidence, il s’agit justement du cabinet Gide Loyrette et Nouel, celui où collabore Jean-François Copé. Ce dernier vient d'ailleurs de se faire sérieusement avoiner pour cumuler sans complexe son poste de député-maire et patron du groupe UMP avec un juteux « temps partiel » dans ledit cabinet. Le député-maire de Meaux s’est-il occupé lui-même de la rédaction du texte commandité par Carolis ? Une chose est sûre, on n'est pas loin du conflit d'intérêt.
Le soupçon plane d'autant plus que, dans la garde rapprochée du directeur de France Télévisions, certains ont, par le passé, travaillé en étroite collaboration avec l’ancien ministre du Budget. A titre d’exemple, l’attachée de presse personnelle de Patrick de Carolis, Aurélie Ferton, est passée par les relations presse du ministère du Budget à l’époque où Copé était en fonction. A un poste nettement plus stratégique, on trouve le directeur général Damien Cuier, ancien conseiller et surtout Bastien Millot, aujourd’hui directeur délégué du groupe France télévisions auprès de Carolis, ex-directeur-adjoint de cabinet de Copé au ministère du Budget et ami du député-maire de Meaux (Copé lui avait même prêté son appartement). Les rumeurs vont bon train dans les couloirs du bastion service publique. Selon la lettre A, Patrick de Carolis compte sur Jean-François Copé pour obtenir une rallonge budgétaire indispensable au moment où, du fait de la baisse de son audience, France Télévisions voit ses recettes publicitaires s'éroder...."
Le soupçon plane d'autant plus que, dans la garde rapprochée du directeur de France Télévisions, certains ont, par le passé, travaillé en étroite collaboration avec l’ancien ministre du Budget. A titre d’exemple, l’attachée de presse personnelle de Patrick de Carolis, Aurélie Ferton, est passée par les relations presse du ministère du Budget à l’époque où Copé était en fonction. A un poste nettement plus stratégique, on trouve le directeur général Damien Cuier, ancien conseiller et surtout Bastien Millot, aujourd’hui directeur délégué du groupe France télévisions auprès de Carolis, ex-directeur-adjoint de cabinet de Copé au ministère du Budget et ami du député-maire de Meaux (Copé lui avait même prêté son appartement). Les rumeurs vont bon train dans les couloirs du bastion service publique. Selon la lettre A, Patrick de Carolis compte sur Jean-François Copé pour obtenir une rallonge budgétaire indispensable au moment où, du fait de la baisse de son audience, France Télévisions voit ses recettes publicitaires s'éroder...."
Il est donc tout naturel que le blog CGC Média propose de découvrir les deux derniers artilcles du Canard enchaîné de mecredi dernier, mettant en avant ce mélange des genres perpétuels et les trous de mémoire dont certains font preuve face aux faits qui sont pourtant têtus.
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