Passe d’armes entre les alliés CGT et FO
dans l’Audiovisuel sur fond d’instruction judiciaire (*)
Le 14 septembre dernier, le blog
CGC Média dans son article « Transferts
illégaux à FTV : FO
pas contre… » publiait
l’incroyable liminaire
FO au titre étonnant « L’heure du verdict » (*) où il tentait en CSE
Central de justifier son soutien
systématique à la direction, en écrivant « ne pas être contre un
projet de développement visant renforcer notre efficacité et nos positions par
rapport à la concurrence » (à savoir la première
petite centaine de salariés que l’ex-Orange et son ex-dircab veulent dégager vers
Le Studio filiale de FTV )
Leurs alliés cégétistes
à France Télés ont décidé, en pleine période électorale au sein du groupe France Télévisons,
de violemment les cartonner dans un texte qui non seulement implique une intersyndicale
de circonstance CGT-CFDT-SNJ-UNSA-Sud mais qui tire à boulet rouge sur leurs compagnons
de route de toujours à FTV comme au sein d'ailleurs du Comité
interentreprise des sociétés de l’Audiovisuel public : le CI-ORTF.
Voici ce qu’écrivent donc
leurs amis « La
direction semble s’être fait un allié du syndicat FO qui a engagé une
stupéfiante démarche pour tenter de convaincre les salariés concernés de se
soumettre à la décision de la direction.
Démarche
d’autant plus incongrue qu’avec 23,50% de représentativité pondérée au niveau
du groupe (18,8% des voix aux élections professionnelles), ce syndicat
minoritaire n’a évidemment pas la capacité de valider seul un accord
d’entreprise.
Autre initiative, encore plus choquante, celle d’un élu FO au Conseil d’administration [Nathanaël de Rincquesen journaliste au sein de la rédaction nationale de FTV, ndlr] qui joue, en son nom et en privé, le négociateur entre certains salariés visés par le transfert et la direction générale de FTV au mépris des engagements de son syndicat auprès des élus des CSE… »
L’organisation syndicale soutien
indéfectible de la direction prise, elle aussi, les deux mains dans le pot de
confiture, avait dû
avant-hier se fendre d’un nouveau communiqué intitulé « FO défend le
SEUL intérêt des salariés » mais où dès la première phrase elle
déclame encore sa passion pour la direction : « Depuis
l’annonce d’un possible transfert des salariés des émissions historiques de
FTV, FO a toujours exprimé l’intérêt d’un renforcement de sa filiale dédiée à
la production ».
Pathétique
La guerre étant ouverte entre les deux partenaires de la direction – enfin c’est ce qui semblerait !? – 9 membres élus du CSE du CI ORTF auxquels s’associent les organisations syndicales : CFDT/CGT/CNT ont lu, ce 23 septembre en Assemblée plénière du 23 septembre 2021, une déclaration pas piquée des vers « souhaitant alerter sur la grave détérioration des conditions de travail et de management (*) que les salariés et les représentants du personnel du CI ORTF subissent », ajoutant « Le dialogue devient impossible : les salariés ont peur de parler ; les représentants du personnel ne parviennent pas à recevoir des réponses aux problèmes soulevés.
Constatant ces blocages dans nos échanges internes,
nous en venons donc à cette déclaration… »
(*) Il semble utile de rappeler que le
management que les salariés et les représentants
du personnel du CI ORTF subissent, il est du fait d’une alliance des élus CGT et
FO qui avaient pourtant voté un bureau commun !
Qu’à cela ne tienne,
le ton montant comme l’atmosphère se chauffait, FO qui n’avait pas l’intention
d’en rester là, décidait d’une démission collective de l’ensemble de ses membres.
(ci-après)
« Force Ouvrière
prend acte de la déclaration des élus du CSE du Ci-ORTF qui met en évidence une
situation sociale dégradée au sein de l’organisme et qui engage la responsabilité
pénale du bureau. Cette situation est le fruit d’une gestion RH dont les
adjoints sont tenus écartés depuis le début du mandat. La trésorière adjointe
et moi-même, secrétaire adjoint, ne pouvons cautionner ces pratiques
managériales contraires aux valeurs syndicales. En conséquence, nous donnons
notre démission de ce bureau ipso facto. »
Waouhhhhhhh….
Tout cela sur fond d’instruction judicaire qu’un juge continue de mener dans le cadre de la plainte déposée par le SNPCA-CGC (¤) et après le rapport de la Cour des comptes mettant en cause des élus de l’instance après un constat clair sur des malversations.
SNPCA-CGC qui par ailleurs est la seule organisation syndical à France Télévisions à avoir saisi la Cour d'Appel de Paris au lendemain du jugement de prolongation pour demander au juge via ses avocats maître Camille Grosshans et Pierre-Olivier Lambert de faire interdiction pour France Télévisions de transférer les contrats de travail visés par le projet de la direction »…
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