Ce 28
février, Marion Coquet signait un article dans « Le Point »
récapitulant «les
casseroles de Bygmalion ».
Avant
de vous laisser découvrir l’article en question, rappelons le blog CGC Média rappelle qu’une information judiciaire,
confiée au juge Renaud Van Ruymbeke, est en cours concernant les délits de
"favoritisme et prise illégale d'intérêts" ainsi que le non respect
des règles de passation de marchés publics en vigueur.
Voici l’article :
« La société de communication et son cofondateur
Bastien Millot, intime de Jean-François Copé, ont déjà eu maille à partir avec
la justice.
Ce n'est pas la première fois qu'un
parfum de scandale entoure Bygmalion. Le Point, dans son
édition du 27 février, révèle que la société, fondée en 2008 par deux
proches de Jean-François
Copé, Bastien Millot et Guy Alves, aurait empoché au moins 8 millions
d'euros pendant la campagne de Nicolas Sarkozy via l'une
de ses filiales. Mais l'agence de communication a connu plusieurs autres avis
de tempête.
Beauvais
Bastien Millot connaît ses premiers
ennuis au début des années 2000. Le jeune Picard, collaborateur de Jean-François
Copé à Meaux, devient en 2001 premier adjoint à la mairie de Beauvais que la
RPR Caroline Cayeux
vient de remporter. Trois ans plus tard, patatras. En octobre 2004, le tribunal
correctionnel de la ville le condamne pour détournement de fonds publics dans
l'affaire dite du "chauffeur" : il aurait signé à un chauffeur
municipal près de 1 500 heures fictives, payées par les contribuables. Bastien
Millot fait appel, jure être prêt à aller "jusqu'au bout" pour
prouver son innocence. Coup de théâtre le 12 janvier 2005, le jour même où
l'affaire revient devant la cour d'appel d'Amiens : l'ancien adjoint se désiste
et renonce à l'appel. Preuve que sa région natale n'est pas rancunière : c'est
à Bygmalion - la société qu'il a créée en octobre 2008 avec Guy Alves, un autre
proche de Copé - qu'a été confié en 2012 le projet de télévision Wéo Picardie.
France Télévisions
En 2005, Bastien Millot, fraîchement
débarqué de la mairie de Beauvais, devient directeur général délégué de France
Télévisions, chargé de la stratégie, de l'innovation et de la communication. En
novembre 2008, il se met en congé sabbatique pour un an - congé renouvelé
l'année suivante pour création d'entreprise.
Or,
selon Le Canard enchaîné du 24
avril 2013, le jeune dirigeant signe le jour même de son départ, le 31 octobre
2008, pour près de 144.000 euros de contrats avec France Télévisions au
bénéfice de Bygmalion, créée trois jours plus tôt. Les missions se multiplient.
Somme totale, selon le Canard :
1,2 million en quatre ans. Le journal évoque, parmi d'autres prestations, une
"étude consacrée à l'image de France Télévisions", facturée plus de
43.000 euros, ou, en janvier 2009, le "discours des vœux aux
salariés" de Patrick de Carolis, alors président du groupe, pour 7 000
euros.
Une information judiciaire, confiée au juge Renaud Van Ruymbeke,
est ouverte en juin 2013 sur des soupçons de "favoritisme et prise
illégale d'intérêts". Si d'autres prestataires sont dans le viseur,
Bygmalion figure en bonne place dans le dossier.
Saint-Maur-des-Fossés
Autre opacité, autre investigation : en
avril 2013, le parquet de Créteil ouvre une enquête préliminaire sur des
soupçons de malversation dans le marché de communication de Saint-Maur-des-Fossés
(Val-de-Marne). En cause : un ensemble de contrats passés entre 2009 et 2012
entre la
municipalité UMP-UDI et Ideepole, une filiale de Bygmalion.
Depuis plusieurs mois, le maire de la ville Henri Plagnol
est aux prises sur le sujet avec une partie de son conseil municipal. Les
dissidents, Sylvain Berrios en tête (il a raflé au maire son mandat de député
en décembre 2012, à l'occasion d'une élection partielle), dénoncent en avril
2013 le "manque de transparence" du premier magistrat. Le Parisien, qui a eu accès à
certaines des factures, note que toutes les prestations prévoient des frais
supplémentaires pour "exécution en urgence" - "des
surfacturations non mentionnées dans le détail des tarifs du marché relatif à
la communication, passé début 2009". Le guide officiel de la ville aurait,
par ailleurs, été facturé deux fois. "Entre les factures sans prestation,
celles qui répondent à des urgences qui n'en sont pas et ne sont pas prévues
dans le marché, on parle de 300 000 euros", souligne dans le même article
du Parisien Sylvain Berrios. La
justice aura à se prononcer.
Fin décembre 2012, les socialistes Pascale Gérard et
Renaud Marson, représentants de l'organisation Anticor à Menton, déposent
plainte pour "délit de favoritisme" contre le maire UMP de la ville Jean-Claude Guibal
auprès du procureur du tribunal de grande instance de Nice. L'un et l'autre,
raconte à l'époque l'hebdomadaire Marianne,
ont découvert quelques semaines plus tôt que la mairie s'est offert les
services des sociétés Bygmalion et de COM1+, dirigée par un autre soutien de
Copé, Guillaume Peltier. Le contrat de COM1+ s'élèverait, selon Marianne, à 14 800 euros hors taxe,
"soit 200 petits euros au-dessous du seuil établi par le code des marchés
publics, qui aurait obligé la ville à faire paraître une publicité et à mettre
les prestataires en concurrence" ! Celui de Bygmalion, à 14 700 euros.
"Le marché, s'interroge le journal, a-t-il été fractionné en deux pour
passer sous le seuil si contraignant des
15 000 euros ?" Le maire de Menton assure que les deux marchés n'ont
"rien à voir" l'un avec l'autre, accuse Anticor d'être une
"agence du PS" et précise, à toutes fins utiles, qu'il n'est pas un
proche du secrétaire général de l'UMP...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire