Pflimlin cartonne Olivier Schrameck et
pilonne le CSA qu’il ne voit « ni
rigoureux, ni transparent, ni compétent, ni partial…et ne respectant pas la lettre
et l’esprit de la loi» (dixit l’intéressé-
voir l’intégralité du message en fin de post)
Dans un
message adressé en interne à tous ses sujets (« À tous les collaborateurs ») Pflimlin l’ubuesque roi du
PAF s’en prend vertement au CSA et à ses membres.
Alors que
plusieurs média, notamment « L’express »,
« Les
Echos » ou encore « BFM
Business » avant-hier, ont
publié des extraits du rapport
extrêmement sévère et particulièrement étayé que s’apprête à rendre l’autorité
de régulation sur la catastrophique mandature de Pflimlin, ce dernier envoie donc un courriel à tous ceux
qui sont sous ses ordres « chacun d'entre vous sous ma présidence »
où il s’en prend vertement à l’instance.
« Dans un contexte de mutation numérique
des médias, dans une époque de crise où la société française est déstabilisée, nous avons besoin d'un régulateur
rigoureux, transparent et compétent, qui évalue France Télévisions en toute impartialité et l'aide
à progresser, ainsi que le prévoient
la lettre et l'esprit de la loi de 2013 relative à l'indépendance de
l'audiovisuel public. » balance Pflimlin.
Comme si les
phrases qu’il aligne n’étaient déjà pas assez vexatoires, il en rajoute une
couche « Ce document méconnait chacune de nos antennes ainsi que nos
organisations, émet des affirmations erronées ou caricaturales et relève
également d'une ingérence dans l'information. ».
Autrement
dit « le
document » celui que Pflimlin qualifie dès le début de son mail à
savoir le « document préparatoire du CSA sur le bilan de son mandat. »
est « caricatural, fait d’affirmations
erronées et relève de l’ingérence…» !
Ils vont adorer au CSA !!!!
Et d’ajouter
«En toute hypothèse, déjà confrontée à
une fusion des plus complexes et à la crise de son financement, France
Télévisions n’aurait pu accepter une mise
en cause aussi éloignée de la réalité et aussi peu étayée… Ces
jugements de valeur sont déconnectés de la relation de nos chaînes avec les Français. »
Pflimlin
a donc sommé le Conseil de démentir le document qui ne peut correspondre évidemment
pas à son expression «J'ai pris
connaissance par la presse des extraits d'un document préparatoire du CSA sur le
bilan de mon mandat. Convaincu qu’il
ne pouvait correspondre à ce que veut exprimer le Conseil, j'ai demandé à celui-ci un démenti. »
Surréaliste.
Pflimlin
va même jusqu’à remettre en cause le CSA lui-même, son rôle vis-à-vis de l’Etat
et des parlementaires, ses méthodes mais aussi de l’accuser d’entretenir en son
sein une véritable zizanie !
Lisez
plutôt ça ne s'invente pas...les bras vous en tombent : « [Ce document] S’il avait
reflété, même partiellement, la position du CSA, il aurait révélé un profond
déficit méthodologique et posé la question du rôle de l'instance
vis-à-vis de notre entreprise relativement à celui de notre actionnaire et
des élus du peuple français à qui nous avons également des comptes à
rendre. »
Hallucinant !!!!
Donc, selon
les propos de celui que Sarkozy nommait à FTV en 2010: Le Conseil (l’autorité
de régulation ou « régulateur »),
que Pflimlin aurait voulu « rigoureux, transparent, compétent » (ce qu’il ne serait donc pas selon la
formulation de l’auteur) « ne peut en aucun cas diffuser un tel
document si peu étayé et aussi éloigné de la réalité qui ne reflète en rien ce qu’il voudrait
exprimer » (un CSA qui ne sait pas ce qu’il dit et qui ne
travaille pas franchement ses rapports, en somme !) sauf à transgresser « la
lettre et l'esprit de la loi de 2013 relative à l'indépendance de l'audiovisuel
public ».
Olivier Schrameck
et les membres du CSA qui osent porter des «jugements de valeur déconnectés de la relation des chaînes de France Télé avec
les Français » (un peu comme si le
CSA et ses membres venaient de Mars et n’avaient aucune notion de ce que les
citoyens de ce Pays qui vont payer 3€ de plus de redevance peuvent espérer de
leur télé publique !), apprécieront de se voir ainsi tancés par
Pflimlin et surtout d’être traités de la sorte !
Dans quelques jours, Pflimlin verra bien si l’Instance qu’il remet en cause tout au long de sa consternante missive et ne transforme pas "ce document ne saurait préjuger ou faire préjuger de sa position collégiale" en « document final » quasiment le même à la virgule près !!!!!
Chacun se souvient encore, l'année dernière, de la tentative de caviardage du précédent rapport, révélée par "Le Canard enchaîné" où "Marc El Nouchi, EX directeur général AUJOURD'HUI auprès d'Olivier Schrameck qui [visiblement] aurait voulu corriger en dernière minute, hors assemblée plénière le texte de 19 pages...France Télé lui ayant soufflé d'adoucir le texte." (dixit )
Pflimlin
n’aura alors d’autre issue après avoir tant
malmené, raillé et moqué l’Instance et ses travaux auprès des quelques 11.000 salariés
du groupe, que de quitter l’entreprise
qui dans son ensemble n’a surement jamais connu pire mandature et n’aspire en
définitive qu’à une chose : qu’il s’en
aille le plus rapidement possible.
Message
de Rémy Pflimlin
"À tous
les collaborateurs,
J'ai pris
connaissance par la presse des extraits d'un document préparatoire du CSA sur le bilan de mon mandat. Convaincu
qu’il ne pouvait correspondre à ce que veut exprimer le Conseil, j'ai demandé à
celui-ci un démenti.
Je prends
acte du communiqué publié depuis par le CSA qui indique que ce document ne saurait
préjuger ou faire préjuger de sa position collégiale.
En toute
hypothèse, déjà confrontée à une fusion des plus complexes et à la crise de son
financement, France Télévisions n’aurait pu accepter une mise en cause aussi
éloignée de la réalité et aussi peu étayée.
Dans un
contexte de mutation numérique des médias, dans une époque de crise où la société
française est déstabilisée, nous avons
besoin d'un régulateur rigoureux, transparent et compétent, qui évalue
France Télévisions en toute impartialité et l'aide à progresser, ainsi que le
prévoient la lettre et l'esprit de la loi de 2013 relative à l'indépendance de
l'audiovisuel public.
À
l'évidence, beaucoup de choses n'ont pas été encore faites et restent à faire
pour améliorer le fonctionnement et l'exercice des missions de France
Télévisions.
Pour
autant, ce qui a été relayé dans les médias n'est en aucun cas le reflet de la
réalité de notre maison, du travail de chacun
d'entre vous sous ma présidence et de la transformation que nous
opérons de l'entreprise, ni le reflet des réalités du secteur.
Ces jugements
de valeur sont déconnectés de la relation de nos chaînes avec les Français.
Ceux-ci
nous ont maintenu leur confiance ces dernières années et ont une appréciation qualitative
de nos programmes incomparable avec celle qu’ils ont des chaînes privées.
Ce
document méconnait chacune de nos antennes ainsi que nos organisations, émet
des affirmations erronées ou caricaturales et relève également d'une ingérence
dans l'information.
S’il
avait reflété, même partiellement, la position du CSA, il aurait révélé un
profond déficit méthodologique et posé la question du rôle de l'instance
vis-à-vis de notre entreprise relativement à celui de notre actionnaire et des
élus du peuple français à qui nous avons également des comptes à rendre.
France
Télévisions est au rendez-vous des grands enjeux qui lui permettront de construire
son futur : la révolution numérique, l'information, la différence et la
richesse des programmes par rapport à l'offre privée, la modernisation de ses
structures sociales ainsi que de sa gestion.
Je ne
manquerai pas de vous tenir informés dans les semaines qui viennent de nos contacts
avec le CSA - avec lequel au demeurant les échanges quotidiens restent tout à fait
constructifs - avec le législateur qui s'apprête à voter notre budget et avec
notre actionnaire dans la perspective de la définition de la feuille de route
de la télévision publique pour les années qui viennent."
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