Voici ce texte:
"Résolution
des membres du Comité d’Établissement Siège FRANCE TÉLÉVISIONS.
Le
Comité d’Établissement Siège de la Société FRANCE TÉLÉVISIONS entend mettre aux
voix la résolution dont les termes suivent :
Les salariés et les représentants du personnel
de la Société FRANCE TÉLÉVISIONS découvraient par voie de presse au mois de
septembre 2015 que la Direction de l’entreprise avait mis en place, à leur
insu, un système occulte de fichage généralisé des salariés destinés à les
évaluer depuis le mois d’avril 2014.
Si dans un premier temps et à la suite
des premières révélations, la Direction niait catégoriquement tout fichage des
salariés au sein de l’entreprise, elle était toutefois contrainte de
reconnaitre l’existence de ce fichage généralisé à la suite des révélations de
plus en plus précises de la presse qui avait réussi à s’en procurer un certain
nombre.
La Direction reconnaissait alors
l’existence de fiches individuelles sur les salariés qu’elle intitulait
pudiquement « Revue de personnel – Évaluation
de performance et de potentiel » et précisait qu’elle les avait
déployées sur les périmètres suivants :
- Réseau France
3 : Pôle Nord-Ouest, Pôle Nord-Est – Dijon, Pôle Sud-Ouest – Montpellier
Toulouse, Pôle Sud-Est, Corse ;
- Réseau Outre-Mer
1ère ;
- Direction
Techno-Fabrication (ligne managériale uniquement) : Techno, ISI,
Fabrication, Opérations - PGA (partiellement), Filière (partiellement), CDE
(partiellement) ;
- Direction
Antennes, Programmes et numérique (ligne managériale uniquement): FTVEN
(partiellement), France 5 (partiellement), France 2 (partiellement), France 3
(partiellement), France 4 ;
- Direction de
l’information nationale et Sports (ligne managériale uniquement) :
Rédaction France 3, Rédaction France 2, Rédaction Web, Moyens de fabrication de
l’info, Coordination des rédactions, Sports (partiellement) ;
-Direction
fonctionnelles (ligne managériale uniquement) : Finances (partiellement),
Juridique, Moyens des Antennes (France 3), Production (partiellement).
Il apparaissait donc que des salariés
relevant du périmètre du Comité d’Établissement Siège étaient concernés.
Par Ordonnance du 11 mai 2016, le
Conseil de Prud’hommes de Paris saisi par de nombreux salariés précisait :
« Il ne peut être contesté que le demandeur a fait
l’objet d’une fiche individuelle, « Revue du personnel – Évaluation de
performance et de Potentiel ».
Cette fiche est établie et complétée après entretien par
l’employeur ou son représentant dûment mandaté pour ce faire.
Après quelques tergiversations, il est reconnu de façon
explicite et non sérieusement contesté le caractère à tout le moins anormal
d’un tel « fichage » et ce au mépris des dispositions légales
applicables, au mépris de la loyauté qui sied à l’exécution du contrat de
travail, la Société France Télévisions reconnaissant finalement devant les
représentants du personnel :
-Qu’elle entendait y mettre un terme,
-Qu’elle entendait détruire les documents existants,
-Puis suite à une décision de justice, interdisant la
destruction des documents, qu’elle en assurerait la restitution individuelle
aux personnels concernés ».
(Conseil de Prud’hommes de Paris, 11
mai 2016).
A la suite de ces décisions de justice,
la Société FRANCE TÉLÉVISIONS , bien qu’elle n’ait pas interjeté appel pour en
contester le contenu a refusé d’exécuter ces ordonnances.
Les Élus regrettent de tels procédés au
sein de FRANCE TÉLÉVISIONS et, outre un délit d’entrave résultant de son
absence de consultation sur la mise en place de ce mécanisme d’évaluation et de
contrôle des salariés, la Direction a également violé à de multiples reprises
la Loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978.
Dès lors,
les Élus souhaitent agir en justice afin de faire sanctionner l’ensemble des
infractions civiles et pénales commises par la Direction à l’occasion de ce
fichage illicite des salariés.
A
ce titre, ils mandatent, conformément aux dispositions du Code du travail, leur
Secrétaire pour agir en justice.
Ce mandat
est valable pour toutes les procédures civiles ou pénales, en première instance
et en appel, se rattachant à l’objet de la présente résolution.
Résolution adoptée
à l’unanimité des votants
14 POUR
0 CONTRE
0 ABSTENTION
Fait à Paris,
le 18 octobre 2016.
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