France Télés
sur le fichage des salériés de F3 Auvergne: "Cette
histoire s’est terminée" en décembre 2015, sauf dans "un village
gaulois perdu à Clermont-Ferrand" et "un village de
syndicalistes" !
Les Juges prud’homaux du Conseil des Prud’hommes de Clermont–Ferrand ont
dû apprécier ce commentaire méprisant de France Télés à leur égard "Cette histoire s’est
terminée" en décembre 2015, sauf dans "un village gaulois perdu à
Clermont-Ferrand" et "un village de syndicalistes" !
Ils ont dû être ravis d’apprendre que "le
village gaulois perdu à Clermont-Ferrand » dépend de leur juridiction
qui n’est ni petite, ni irréductible !
(*) Nous
vous proposons d’ailleurs de découvrir en fin de blog quelques extrait de l’audience
dont le jugement a été mis en délibéré au 20 décembre
Une bonne partie de la Presse a d’ailleurs repris en chœur, le dossier de
ces cinq salariés de France 3 Auvergne devant les Prud'hommes, hier lundi 15
décembre 2018.
Après le dossier particulièrement étayé de l’Obs qu’évoquait hier le blog
CGC Média, le Figaro avec l’AFP en a remis une couche .
Extrait :
"Incompétent", "insuffisant": cinq salariés de France 3 Auvergne
ont contesté aujourd'hui devant le conseil de prud'hommes de Clermont-Ferrand
la légalité de "fiches" secrètes d'évaluation mises en place par
l'ex-direction de France Télévisions et truffées d'appréciations. Cette
audience se tenait après quatre renvois successifs depuis 2015.
Ces cinq salariés ou ex-salariés de
France 3 Auvergne, qui attendent depuis trois ans que la "faute" de
France Télévisions soit actée, demandent notamment "une indemnisation pour
ce fichage abusif et que le préjudice moral que chacun a subi soit
reconnu", a précisé à l'AFP leur avocat Me Jean-Louis Borie. "Ce
système de fichage illicite, en violation du code du travail, a eu des
conséquences graves sur le moral et la santé psychique des salariés",
explique l'un des cinq salariés, Nordine Mohamedi, représentant syndical SNPCA
CGC médias. "Et les commentaires étaient en décalage avec ce qui
ressortait des entretiens individuels annuels".
L'affaire remonte au 24 août 2015
quand le syndicat FO a révélé que les personnels de France 3 Auvergne avaient
fait l'objet à leur insu d'une "revue de personnel" évaluant leurs
"performances et potentiels". Deux jours plus tard, plusieurs
journalistes découvraient dans leur casier une fiche nominative les classant en
trois profils : I pour insuffisant, C pour conforme aux attentes et B pour
au-delà des attentes. Certaine fiches contenaient de plus des annotations
manuscrites: "très isolé", "irrégulier dans ses
prestations", "insuffisant".... France Télévisions assure que
cette "revue de personnel était destinée aux managers pour détecter les
potentiels ou préparer les entretiens individuels". Le jugement a été mis
en délibéré au 20 décembre.
(*) Ce qui
s’est dit à l’audience pour justifier le
fichage des salariés qui rappelons-le est
illicite comme n’a cessé de le répéter l’avocat des demandeurs Maître
Borie.
Maître Sebban
l’avocat de France Télés affirme
"l'origine
de ces fiches est purement managériale"…il se réfère le plus
invraisemblablement qui soit à la page 17 (paragraphe 3) de l'accord
égalité hommes femmes de 2014 qui soit disant créerais une revue de personnel
pour "homogénéiser" l'évaluation des personnels !!!
Ben voyons !
L’une des
perles de l’audience est encore du fait de l’avocat de France Télés qui n’a
cessé de s’enferrer "la revue de
personnel, c'est une formation pour les managers"; une "grille" selon-lui transmise
par Olivia Venner, soi-disant pour préparer les entretiens individuel en amont
dont les salariés n’avaient évidemment pas connaissance !
« Les "items" de cette
grille seraient les mêmes que ceux de l'entretien individuel » a-t-il cru devoir ajouter….Faux,
archi- faux lui a répondu Maître Borie l’avocat des salariés montrant deux
documents au Conseil pour le prouver.
Maître Sebban
est même allé jusqu’à qualifier de consciencieux
celui qui était entre autres à l’origine du fichage "On
ne demande pas à Jean Forneris de remplir" cette grille mais il le fait quand
même car c'est "quelqu'un de consciencieux" !
Jean Forneris, à l’entendre, n'aurait finalement rempli que "quelques grilles" avant la venue de Olivia Venner [France
Télés Siège]) sur place ! Ce qui est totalement faux.
Entre juin 2015 et mai 2016, la CNIL
ne trouve aucune fiche et ne trouve rien à redire sur les notes manuscrites de
Forneris enchérit celui qui assène donc "cette histoire est terminée" en
décembre 2015, sauf dans "un village gaulois perdu à
Clermont-Ferrand" et "un village de syndicalistes".
A l’en croire les 5 salariés n’auraient "pas d'intérêt à
agir" et n'auraient à l’évidence subi aucun préjudice !!!! Il ira même, voyant
que les débats ne tournaient pas franchement à son avantage, de rappeler le
plus cyniquement qui soi qu’à France Télés il n’y pas de discrimination, l'entreprise
ayant obtenu le "label
diversité" et ce alors même que dans son argumentation, il confirmait
néanmoins que le rédacteur en chef adjoint avait lancé à un salarié en
détachement de Guyane "je ne suis pas un sauvage" !!!!
La
salle n’a bien entendu pas pu s’empêcher d’en rire.
Maitre Borie a pour sa part martelé que "Tout
cela se passe en cachette et a forcément une incidence sur la carrière et la
rémunération des salariés.
Quant à la CNIL qui n’aurait pas, selon
son contradicteur, trouvé à redire sur les fiches…il a tenu à préciser qu’il n’y
avait rien d'étonnant à ce que cela car la CNIL n'est compétente que sur les
fichiers informatisés (et non les feuilles de papiers annotées à la main)
C'est comment déjà le slogan de France Télés pour les régions "Vous êtes bien sur France 3" ??
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