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dimanche 6 novembre 2022

L’ex-ministre de la Communication dénonce la mauvaise stratégie d'Ernotte.

L’ex-ministre de la Communication dénonce la mauvaise stratégie d'Ernotte.

Dans une interview qu’il donne au Figaro, l’ex-ministre de la Communication Alain Carignon « s'inquiète des mesures d'économies à France Télévisions exposées par Delphine Ernotte ».

« Oui, je suis inquiet après la suppression de la redevance, êtes-vous inquiet pour l'avenir de l'audiovisuel public français (France Télévisions, Radio France, Arte France, France Médias Monde, TV5 Monde, Institut national de l’Audiovisuel) car cela signifie que le lien entre l'audiovisuel et son financement est rompu.

Cette situation induit que le service public devient désormais à la merci des fluctuations politiques or avec la bataille de l'exception culturelle que nous avions gagnée lorsque j'étais ministre de la communication sous le gouvernement d'Édouard Balladur, nous avions mis à l'abri le financement public et défendu notre souveraineté culturelle. Sans cette exception culturelle, nous n'aurions pas pu promouvoir localement notre télévision nationale, créer la chaîne France 5 et instaurer par exemple à l'époque les quotas de chansons françaises. Aujourd'hui, alors que notre beau pays dispose toujours du levier pour le préserver, le gouvernement choisit de fragiliser notre identité dans les contenus. » indique l’intéressé. 

Les annonces de Delphine Ernotte qui disait devoir trouver 45 millions d'euros pour boucler son budget 2023, il y a quelques jours, et annoncé faire des économies sur les programmes « Est une mauvaise stratégie » précise-t-il encore, ajoutant « D'autant que les programmes ont déjà été la cible de Delphine Ernotte à maintes reprises. Ces 45 millions d'euros font suite à près de 97 millions de coupures budgétaires, réalisées ces cinq dernières années. Si vous parlez aux producteurs, ils vous diront que ces 45 millions représentent aujourd'hui l'équivalent de trois heures de programme par jour. Or, ce n'est pas en affaiblissant son offre de programme que France Télévisions réussira à élargir son audience, voire à la garder. Nous avons vraiment là un sujet de fond très inquiétant. »

Quant aux supposées assurances que l’infirmière TV donne, à savoir qu'elle ne toucherait ni à l'information, ni aux investissements dans les séries et les films, l’ex-ministre qui la renvoie dans ses cordes sur les plateformes, enfonce le clou « Elle ne peut pas faire autrement car elle est contrainte par les obligations. En revanche s'attaquer aux émissions de flux c'est s'attaquer à l'identité des chaînes, punir les Français qui financent les chaînes publiques et sanctionner les créateurs. Les Français en ont assez de la multiplication des rediffusions. Je rappelle que la bataille avec les plateformes payantes se joue sur les contenus. »...et de continuer à pilonner « Il est sûr qu'il est plus facile pour Delphine Ernotte de s'attaquer aux programmes plutôt que de s'essayer de s'attaquer à la structure de l'audiovisuel public…

On peut par ailleurs se poser des questions par rapport à la stratégie de France TV ces dernières années : fallait-il créer une chaîne d'information supplémentaire au vu de la forte concurrence ? Fallait-il investir dans l'aventure Salto dont le modèle économique est discutable ? Ce qui est sûr, c'est que les programmes, plus que jamais, ne peuvent plus être la variable d'ajustement. »

Il a bien raison…Puis de conclure avec l’actuelle ministre de la Culture Rima Abdul-Malak « Aucune réflexion sérieuse sur l'avenir de l'industrie française des contenus ne pourrait se faire sans une forte mobilisation de la ministre de la Culture. Or, pour l'instant, elle a plutôt été absente des débats.

Avoir eu quatre ministres de la Culture en seulement cinq ans n'a par ailleurs pas aidé à émerger de vraies solutions aux défis qui se posent. Plus que jamais, la ministre de la Culture doit être la personnalité qui défende le plus l'exception culturelle française. Les États généraux du droit à l'information qui se déroulent en ce mois de novembre auraient été une bonne occasion. »

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