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dimanche 11 mai 2025

Ernotte “Réconciliée” à 87% avec l’IA mais disqualifiée à 100% face à l’Arcom.

Ernotte “Réconciliée” à 87% avec l’IA mais disqualifiée à 100% face à l’Arcom.

Le blog CGC Média a fait analyser par un spécialiste les 30 pages adressées à l’Arcom par l’ex-Orange…Le résultat de ce prosélytisme pro IA avec en filigrane la mort de la télé publique, fait froid dans le dos et laisse sans voix.

A part quelques lignes sur l’Info mais aussi les sempiternelles références aux Jeux Olympiques qu’elle tartine à la moindre occasion et qu’elle reprend en boucle depuis pour dire combien elle aurait « réuni le Pays…totalement fractionné » : « L’été 2024 a marqué un moment d’unité et de rassemblement de la communauté nationale autour de la joie et la fierté, qui a rayonné sur tous nos écrans. Si le souffle olympique est retombé, chacun garde en mémoire cet élan collectif et le plaisir d’écrire ensemble une histoire commune. Ce désir de rassemblement et d’apaisement est le plus bel héritage des Jeux » -  à la question posée sur le pourcentage des passages qui semblent avoir été écrits par une IA, le chiffre dépasse les 4/5ème de l’ensemble.

Voici les passages suspects dans les indigestes écrits susceptibles d’avoir été traités (ou remaniés) par une IA :

Introduction et contextualisation (pages 1-3)

« Rien ne sera plus comme avant. A l’horizon 2030, l’espace informationnel et le monde numérique n’auront plus rien à voir avec ceux d’aujourd’hui. L’intelligence artificielle n’est pas une innovation de plus. Elle porte en elle les germes d’une rupture sociétale majeure. La vitesse de transformation est vertigineuse… »

Ce passage accumule des généralités, des phrases à effet et une dramatisation typique des styles générés ou assistés par IA…  

La guerre de l’information et l’IA (pages 3-5)

Toute la section sur la désinformation, l’évolution de l’espace public et l’impact de l’IA générative sur les médias est écrite dans un style très « white paper », avec des paragraphes longs, peu d’ancrage factuel, et une accumulation de concepts.

Exemples : « La révolution de l’Intelligence Artificielle Générative (IAG) promet d’être encore plus importante et profonde... »… « L’IAG est déjà au cœur de nos vies numériques... » « La production automatique de contenus ne constitue pas une simple évolution à laquelle s’ajuster : elle remet en cause les fondamentaux… »

L’industrialisation des contenus et l’automatisation (pages 5-6, 9-10)

L’évocation des processus automatisés, de l’industrialisation des images, de l’indexation, la « dissémination », etc., est rédigée dans un langage très normé et prospectif, sans véritable « voix » personnelle.

Exemples : « L’IAG viendra demain soutenir l’ensemble de la chaîne de ‘’dissémination’’ [Def : Dispersion, éparpillement sur un espace étendu. Exemple : la dispersion des diaspores chez les plantes à graines, ndlr] de la collecte de données… à la vérification… » ????

« En tirant parti des bénéfices des évolutions technologiques et en revisitant les équilibres internes entre métiers… [autrement dit, accompagner version littéraire, nombre de salariés vers la porte, ndlr]»

Sections sur la transformation organisationnelle et la culture d’entreprise (pages 22-28)

Les descriptions de « l’entreprise étendue », du « modèle coopératif », de la « transversalité », etc., utilisent des formulations très génériques, proches des textes générés pour des rapports d’entreprise ou des plans stratégiques produits par IA.

Exemples : « L’entreprise étendue ne vise pas à agrandir son périmètre en propre, mais à appuyer son développement sur une relation de confiance avec ses partenaires et l’ensemble de ses salariés. »

« Le premier levier sera la formation, pour favoriser l’employabilité et encourager les parcours professionnels audacieux au sein de l’entreprise… »

La conclusion (page 29-30)

Les phrases de synthèse (« Ce projet a l’ambition de réinventer France Télévisions… », « L’intelligence artificielle générative accélère la révolution des usages… ») sont très caractéristiques d’une génération automatique, cherchant à produire un effet positif et inclusif sans prise de risque stylistique ou argumentative.

En France, pour la rédaction d'un mémoire ou d'un travail académique, l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) soulève des questions d'éthique et de conformité aux règlements en vigueur.

Les étudiants doivent produire un travail original et personnel. Utiliser l'IA pour générer tout ou partie d'un mémoire sans l'encadrement ou l'autorisation explicite de l'établissement peut être considéré comme du plagiat ou une fraude académique, même si le contenu est reformulé…et entraîner la disqualification de l’intéressé(e).  

Oui, un étudiant peut être disqualifié ou sanctionné si l'usage de l'IA est détecté et jugé non conforme. Les sanctions possibles incluent une note réduite, l'annulation du mémoire, ou des mesures disciplinaires plus graves, selon la gravité et les politiques de l’établissement. Certains établissements utilisent des outils de détection (comme Turnitin ou des logiciels spécifiques) pour repérer les textes générés par IA.

C’est un manque flagrant de respect pour celles et ceux eux qui doivent se prononcer mais aussi  et surtout vis-à-vis de celles et ceux qui ont bossé sans tricher pour présenter un projet digne de ce nom.

« La dame du Majestic » (*)  avait pourtant tenu à encadrer strictement ce recours à l'IA notamment dans le journalisme (2023) :

Dans une note interne adressée à la rédaction, le directeur de l’information de France Télévisions, a défini des principes stricts pour l’utilisation de l’IA, sous l’égide de la stratégie ernottienne. Cette note stipule que l’IA peut être utilisée pour préparer des contenus sous contrôle éditorial, mais interdit la production directe de contenus par l’IA. L’objectif étant d’élaborer une charte plus précise en collaboration avec des chercheurs et experts pour garantir une utilisation éthique….

Au 6ème sommet des start-up et de l’innovation organisé par Challenges, elle a même déclaré : « Nous allons passer une étape dans la manipulation de l’information. Il faut savoir déjouer et analyser une vidéo avec de l’IA pour repérer les deepfakes. Il y a là, nécessité d’une collaboration entre médias pour partager ces technologies, qualifiant cela de « combat citoyen pour la démocratie ».

Ce constat les 8 membres votants de l’Arcom l'ont probablement déjà dû le faire à la lecture du manifeste ernottien pro I.A. d’une rare vacuité mais le feront inévitablement à l’oral, en refusant d’entendre tout ce qui n’y figure pas et pourrait venir d’autres projets de propositions et de solutions,  élaborés avec rigueur et dynamisme dans les termes de l'Instance mais qui sont fâcheusement retrouvées à leur insu, sur la place publique.

(*) 


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