Ernotte “Réconciliée” à 87% avec l’IA mais disqualifiée à 100% face à l’Arcom.
Le blog CGC Média a fait
analyser par un spécialiste les 30 pages adressées à l’Arcom par l’ex-Orange…Le résultat de ce prosélytisme pro IA avec en filigrane la
mort de la télé publique, fait froid dans le dos et laisse sans voix.
Voici les passages
suspects dans les indigestes écrits susceptibles d’avoir été traités (ou
remaniés) par une IA :
Introduction et
contextualisation (pages 1-3)
« Rien ne sera
plus comme avant. A l’horizon 2030, l’espace informationnel et le monde
numérique n’auront plus rien à voir avec ceux d’aujourd’hui. L’intelligence
artificielle n’est pas une innovation de plus. Elle porte en elle les germes
d’une rupture sociétale majeure. La vitesse de transformation est
vertigineuse… »
Ce passage accumule des
généralités, des phrases à effet et une dramatisation typique des styles
générés ou assistés par IA…
La guerre de
l’information et l’IA (pages 3-5)
Toute la section sur la
désinformation, l’évolution de l’espace public et l’impact de l’IA
générative sur les médias est écrite dans un style très « white paper », avec
des paragraphes longs, peu d’ancrage factuel, et une accumulation de concepts.
Exemples : « La révolution de l’Intelligence Artificielle Générative
(IAG) promet d’être encore plus importante et profonde... »… « L’IAG est déjà au cœur de nos vies
numériques... » « La production automatique de contenus ne constitue pas
une simple évolution à laquelle s’ajuster : elle remet en cause les
fondamentaux… »
L’industrialisation des
contenus et l’automatisation (pages 5-6, 9-10)
L’évocation des processus
automatisés, de l’industrialisation des images, de l’indexation, la « dissémination »,
etc., est rédigée dans un langage très normé et prospectif, sans
véritable « voix » personnelle.
Exemples : « L’IAG viendra demain soutenir l’ensemble de la chaîne
de ‘’dissémination’’ [Def : Dispersion, éparpillement sur un
espace étendu. Exemple : la dispersion des diaspores chez les plantes à
graines, ndlr] de la collecte de données… à
la vérification… » ????
« En tirant
parti des bénéfices des évolutions technologiques et en revisitant les
équilibres internes entre métiers… [autrement dit, accompagner version littéraire, nombre de salariés vers la porte, ndlr]»
Sections sur la
transformation organisationnelle et la culture d’entreprise
(pages 22-28)
Les descriptions de « l’entreprise étendue », du « modèle
coopératif », de la « transversalité »,
etc., utilisent des formulations très génériques, proches des textes
générés pour des rapports d’entreprise ou des plans stratégiques produits par
IA.
Exemples : « L’entreprise étendue ne vise pas à agrandir son
périmètre en propre, mais à appuyer son développement sur une relation de
confiance avec ses partenaires et l’ensemble de ses salariés. »
« Le premier
levier sera la formation, pour favoriser l’employabilité et encourager les
parcours professionnels audacieux au sein de l’entreprise… »
La conclusion (page
29-30)
Les phrases de synthèse (« Ce projet a l’ambition de réinventer France
Télévisions… », « L’intelligence artificielle générative accélère la
révolution des usages… ») sont très caractéristiques d’une génération automatique, cherchant à
produire un effet positif et inclusif sans prise de risque stylistique ou
argumentative.
En France, pour la rédaction d'un mémoire
ou d'un travail académique, l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) soulève
des questions d'éthique et de conformité aux règlements en vigueur.
Les étudiants
doivent produire un travail original et personnel. Utiliser l'IA pour générer
tout ou partie d'un mémoire sans l'encadrement ou l'autorisation explicite de
l'établissement peut être considéré comme du plagiat ou une fraude académique,
même si le contenu est reformulé…et entraîner la disqualification de l’intéressé(e).
Oui, un étudiant peut être
disqualifié ou sanctionné si l'usage de l'IA est détecté et jugé non conforme. Les
sanctions possibles incluent une note réduite, l'annulation du mémoire, ou des
mesures disciplinaires plus graves, selon la gravité et les politiques de
l’établissement. Certains établissements utilisent des outils de détection
(comme Turnitin ou des logiciels spécifiques) pour repérer les textes générés
par IA.
C’est un manque flagrant de respect pour celles et ceux eux qui doivent
se prononcer mais aussi et surtout vis-à-vis
de celles et ceux qui ont bossé sans tricher pour présenter un projet digne de
ce nom.
« La dame du Majestic » (*) avait pourtant tenu à encadrer strictement ce recours à l'IA notamment dans le journalisme (2023) :
Dans une note interne adressée
à la rédaction, le directeur de l’information de France Télévisions, a défini
des principes stricts pour l’utilisation de l’IA, sous l’égide de la stratégie ernottienne.
Cette note stipule que l’IA peut être utilisée pour préparer des contenus
sous contrôle éditorial, mais interdit la production directe de contenus par
l’IA. L’objectif étant d’élaborer une charte plus précise en collaboration
avec des chercheurs et experts pour garantir une utilisation éthique….
Au 6ème sommet des start-up et de l’innovation organisé par Challenges, elle a même déclaré : « Nous allons passer une étape dans la manipulation de l’information. Il faut savoir déjouer et analyser une vidéo avec de l’IA pour repérer les deepfakes. Il y a là, nécessité d’une collaboration entre médias pour partager ces technologies, qualifiant cela de « combat citoyen pour la démocratie ».
Ce constat les 8
membres votants de l’Arcom l'ont probablement déjà dû le faire à la lecture du manifeste
ernottien pro I.A. d’une rare vacuité mais le feront inévitablement
à l’oral, en refusant d’entendre tout ce qui n’y figure pas et pourrait
venir d’autres projets de propositions et de solutions, élaborés avec rigueur et dynamisme dans les termes de l'Instance mais qui sont fâcheusement retrouvées à leur insu, sur
la place publique.
(*)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire