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mercredi 14 mai 2025

L'Arcom ne peut signer l'arrêt de mort de la télé publique s'asseyant sur 10 ans d’échecs d'Ernotte qui raconte toujours les mêmes sornettes.

L'Arcom ne peut signer l'arrêt de mort de la télé publique s'asseyant sur 10 ans d’échecs d'Ernotte qui raconte toujours les mêmes sornettes.

Dans sa dernière publication « France Télévisions : en route vers la dissémination ? » (Sur Tik Tok...et vive la Chine) Pierre-Etienne Pommier a vu juste.   

Il écrit : « Lors de son audition devant l'ARCOM, Delphine Ernotte a de nouveau martelé des slogans, des promesses édifiantes qui veulent manifestement faire moderne, avec bien sûr de l'IA comme solution miracle alors que, selon le rapport public de l'IGF, France Télévisions a aujourd'hui été incapable de gérer sa transformation numérique.

Plutôt que de s'interroger sur les objectifs et moyens pour faire de bons programmes, toucher tous les publics notamment les jeunes, elle défend pour son troisième mandat qui sonne comme une promesse politique : « Réconcilier » les Français en luttant contre la polarisation de la société…

"Alors que les ferments de la division prospèrent en France comme partout dans le monde, réconcilier les Français est la plus noble des missions du service public. C'est à cet objectif que ce projet s'attelle." (sic)

Quoi qu’en pense de ces affirmations, le sujet est que tant son bilan que son nouveau projet viennent totalement contredire ces soi-disant objectifs.

Côté bilan et pour s'en tenir à ce seul point, l'échec de Franceinfo, tant au niveau éditorial qu'en termes d'audiences, démontre l'incapacité de Delphine Ernotte à développer une offre d'information forte et distincte en dix ans. Cet échec est illustré par une instabilité managériale : en dix ans, la direction de l'information de France Télévisions aura changé cinq fois (alors que chez TF1, Thierry Thuillier est resté stable à son poste).

La séquence diffusée cette semaine dans l'émission de Léa Salamé est un épisode supplémentaire et lamentable qui démontre que les antennes de France Télévisions ne sont pas maîtrisées et que tous les dérapages sont possibles.

Quand la direction de France Télévisions laisse diffuser cette séquence d’une émission enregistrée où Thierry Ardisson déclare que « Gaza c'est Auschwitz », elle manque à ses responsabilités, tant sur le plan éditorial que juridique.

Comment peut-on imaginer que de tels propos puissent permettre de réconcilier les Français sur un sujet aussi sensible ? Le point Godwin serait-il devenu un nouvel outil pour lutter contre la polarisation ?

Côté projet, Delphine Ernotte assume fortement de vouloir faire entrer France Télévisions “dans l'ère de la dissémination” (terme dont on se demande si inconsciemment il ne renvoie pas lexicalement aux suites d’un mouvement de désintégration ou de dissolution).

La donne mondiale a changé. Il nous revient d'être le rempart contre la manipulation de l'information. Aucun intérêt particulier ne nous freine. Notre seule boussole, c'est la véracité des faits.(…) Nous mènerons cette bataille partout où elle se déroule, que ce soit à l'antenne et sur les réseaux sociaux. La dissémination de notre offre est indispensable. – (Audition de D.E.)

TikTok pour sauver la démocratie ?

Pour illustrer cette nécessaire dissémination, elle cite lors de son audition l'exemple de la Roumanie où « c'est TikTok qui a fait l'émission politique ». Ainsi, après avoir échoué à développer une offre d'information linéaire en continu, Delphine Ernotte propose maintenant de sauver la démocratie en produisant et disséminant des programmes politiques sur les réseaux sociaux.

Il est pourtant prouvé que TikTok a participé à des opérations de manipulation durant ces élections (qui ont été annulées) en Roumanie. Au-delà des tactiques d'Astroturfing (manipulation par réseaux de comptes coordonnés), Global Witness a démontré que l'algorithme de recommandation de TikTok (le fil « Pour Toi ») favorisait de manière significative — jusqu'à 14 fois plus fréquemment — les contenus soutenant le candidat d'extrême droite Călin Georgescu par rapport à ceux de son adversaire.

Comment peut-on sérieusement décider de faire d’une plateforme dont l'algorithme invisibilise les contenus d'information fiables au profit de contenus extrémistes un outil pour réconcilier les Français et lutter contre la polarisation ?

"Dans une période marquée par la polarisation, la vitalité de la démocratie ne sera durablement garantie que par l'accès de tous à un débat public de qualité. Le rôle d'un média public gratuit est majeur à cet égard et doit être investi avec constance et régularité, y compris en dehors des séquences électorales." – (sic)

Comment se fait-il que la présidente de France Télévisions et de l'EBU ignore si manifestement les études internationales démontrant le rôle des réseaux sociaux dans la manipulation de l'information et les atteintes à la démocratie – notamment le dernier rapport de Viginum.

Sans compter les problèmes d’atteinte à la vie privée, l'autorité irlandaise de protection des données vient d’infliger une amende de 530 millions d'euros à TikTok pour avoir transféré des données d'utilisateurs européens en Chine.

Est-ce du cynisme ? De l’ignorance ? De l’indifférence ?

Les dangers de la dissémination

Une stratégie assumée de dissémination, qui impliquerait de renoncer au contact direct avec nos publics et d'accepter une forte désintermédiation, serait suicidaire pour l'audiovisuel public.

Aucun grand groupe média d'envergure dans le monde, qu'il soit public ou privé, n'a choisi une telle stratégie. C'est même l'inverse : tous les grands média savent que leur force repose sur leur identité propre, leurs contenus distinctifs et l'attachement qu'ils suscitent auprès de leurs publics.

Delphine Ernotte succombe à tous les pièges de la modernité : Croire que tout est fluide et que les contenus doivent être systématiquement déclinés sur tous les supports — au risque de se soumettre à des algorithmes non maîtrisés et d'abandonner le contrôle éditorial à des acteurs étrangers — est une erreur fondamentale.

Certes, une présence sur les réseaux sociaux est nécessaire, mais elle doit être réfléchie. Ces plateformes ne doivent pas être considérées comme de nouvelles antennes ou des médias autonomes, mais plutôt comme des outils marketing servant à promouvoir les marques et programmes que le public consommera dans des environnements maîtrisés.

Et si on faisait de la bonne “télé” ?

Pour réussir, il est essentiel de revenir aux fondamentaux : créer des programmes, des formats et des marques fortes qui deviennent de repères de confiance pour le public sur le linéaire et le numérique. C'est précisément ce que Delphine Ernotte n'a pas su faire en dix ans. Qui peut aujourd'hui citer le nom de l’émission politique de référence de France 2 ?

Son nouveau projet de réconciliation et de dissémination ne fait que masquer son échec à faire de la télévision.

Pour l'avenir de notre télévision publique, il ne reste qu'à espérer que l'ARCOM fera le bon choix.




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