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jeudi 26 janvier 2012

Plimlin ne doit rien à Sarkozy !

Plimlin ne doit rien à Sarkozy !

« Je tire ma légitimité de mon parcours personnel. Mes compétences ont pu être vérifiées par tous puisque j’ai été auditionné par le CSA, l’Assemblée nationale et le Sénat. Toutes ces auditions, qui ont à chaque fois duré 2 heures, ont été filmées en direct. Je ne connais pas beaucoup de chefs d’entreprise dont la nomination est précédée d’une telle transparence.» voila les propos hallucinants qu’a tenus Pflimlin au Figaro économie, ce jeudi 26 janvier 2012, en réponse à la question du journaliste sur les conditions de nomination des présidents de l’audiovisuel public.

Il termine son propos en apothéose d’inepties « Bien évidemment, l’Etat est le seul décideur du processus de nomination ».

Quel ramassis de contre-vérités et d’inexactitudes livrées en quelques mots par Rémy Pflimlin !!!!

1°) « l’Etat est le seul décideur du processus de nomination » affirme Rémy Pflimlin… Tu parles Charles.

Ce n’est pas l’Etat qui nomme les présidents des sociétés France Télévisions, Radio France et de la société chargée de l'A.E.F audiovisuel extérieur de la France, depuis l'article unique de la loi organique no 2009-257 du 5 mars 2009, c’est le Président de la République qui n’est pas à lui tout seul l’Etat mais son « chef ».
Il est bien loin le temps, où seul, Louis XIV le roi soleil disait « l’Etat c’est moi »

2°) L'article 13 de la Constitution dispose, d’ailleurs, dans un de ses alinéas que : « Une loi organique détermine les emplois ou fonctions [...] pour lesquels, en raison de leur importance pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du Président de la République s'exerce après avis public de la commission permanente compétente de chaque assemblée. Le Président de la République ne peut procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans chaque commission représente au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux commissions. [...] », n'en déplaise à Pflimlin.

3°) « Le CSA, l’Assemblée nationale et le Sénat qui ont pu vérifier mes compétences puisque j’ai été auditionné à chaque fois pour une durée de 2 heures ; auditions filmées en direct. » ajoute Rémy Pflimlin. Tu parles Charles.
A quel titre le fait que le CSA, l’Assemblée Nationale et le Sénat auditionnant Pflimlin et filmant ses auditions en direct, représenterait-il la preuve de ses compétences ????


Rappelons à Pflimlin qui semble feindre de le croire, que la nomination par décret du successeur de Carolis (dernier pdg nommé par le seul CSA) ne pouvait légalement intervenir tant que :

1- le président de la République n'avait pas transmis une proposition au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) ;
2- que celui-ci n'avait pas rendu un avis conforme [il dispose donc d'un droit de veto] ;
3- que le président de la République n'avait pas transmis la proposition à la commission chargée des affaires culturelles de l'Assemblée nationale et à son homologue du Sénat ;
4- enfin que les deux assemblées n'avaient pas rendu un avis dont l'addition des votes favorables globaux doit nécessairement être supérieure à 40 % cumulés de leurs membres.

Ces étapes étant légalement impératives, NON, les auditions du CSA, de l’Assemblée nationale et du Sénat [fussent-elle filmées] ne représentent en rien une vérification des compétences de l’interviewé ! Seul Pflimlin fait mine de le prétendre.

4°) Quant à la révocation des présidents des sociétés France Télévisions, Radio France et de la société chargée de l'A.E.F audiovisuel extérieur de la France toujours par le Président de la République, le Conseil constitutionnel à l’époque saisi, avait validé l'avis des commissions parlementaires sur la révocation mais censuré la possibilité, pour celles-ci, d'imposer leur veto, quant le reste de la procédure, lui, était validée.

Donc lorsque Pflimlin assène à l’adresse du Chef de l’Etat : « Je tire ma légitimité de mon parcours personnel » et indique clairement comme l’avait fait Carolis avec Sarkozy en martelant à l’époque « Je ne tire ma légitimité que de mon parcours personnel et du CSA» ou encore Tessier avec Chirac et Aillagon son ministre, il le fait à dessein et revendique une émancipation de façade dont personne n’est dupe.

Pflimlin ne doit rien à Sarkozy, soit !
Seules ses « compétences vérifiées » ont conduit à sa nomination, soit à nouveau !
Ses auditions en seraient la preuve et le gage d’une parfaite transparence !!!! Là comme l’aurait dit Michel Audiard, en 1968 « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ».

Il ne suffit pas de cracher dans la soupe, de claironner qu’on est l’unique responsable de ce qui vous arrive, qu’on ne doit rien à personne et qu’enfin, on a toujours préféré les paysages hollandais à nulle autre chose, pour que cela suffise à vous donner une once de crédibilité !

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