Le 26 mai dernier, "Le Lanceur" publiait un article
intitulé « L’Assemblée
Nationale s’attaque au scandale Numéro 23 » (* fin de post)
L’enquête
débutait par ces mots « Ça y est Marcel Rogemont, député socialiste
d’Ille-et-Vilaine, vient d’être nommé rapporteur de la commission d’enquête de
l’Assemblée Nationale sur les conditions d’octroi d’une autorisation d’émettre
à la chaîne Numéro 23. »
Beaucoup s’interrogeaient déjà en coulisses…une commission d’enquête parlementaire qui
comme la plupart sera enterrée !!
Si la tenace volonté de Marcel
Rogemont à agir ne fait aucun doute, il
se dit pourtant que Patrick Bloche député PS qui « mène la danse »
ne serait pas très «inspiré » !
Mais voilà que change la donne, « Le
Canard enchaîné » du 8 juin révèle que « Ça y est, le Parquet de
Paris déclenche une enquête préliminaire pour trafic d’influence et corruption concernant
Numéro 23 »
(* Le Lanceur )
Attribuée par le CSA époque Michel
Boyon, alors aux ordres de l’Élysée et de Nicolas Sarkozy, la chaîne numéro 23
devait être “la chaîne de la diversité”. Elle est devenue la chaîne des
émissions de tatouage, pour une audience mesurée par Médiamétrie à 0. Est-ce
étonnant de la part de l’heureux bénéficiaire, Pascal Houzelot ? Grâce à son
incroyable entregent, on lui devait déjà la chaîne des cultures homosexuelles,
Pink TV, rapidement transformée en chaîne du porno gay. Mais l’important est
ailleurs. Depuis le départ, il est clair que l’unique intention de Pascal Houzelot
est de réaliser le casse du siècle en revendant rapidement une fréquence TNT
obtenue gratuitement auprès du CSA. Tellement clair que le CSA, qui a pris un
peu d’indépendance sous l’ère Olivier Schrameck, y a vu “une fraude” et a tenté
d’en empêcher sa concrétisation en décidant le 14 octobr dernier “d’abroger
l’autorisation de diffusion accordée le 3 juillet 2012“ à la chaîne
Numéro 23. La décision était survenue parce que Lyon Capitale avait porté cette affaire à la connaissance du public. La
chaîne, offerte gratuitement par le duo Sarkozy-Boyon au groupe d’Alain Weill,
NextRadioTV (BFMTV, RMC…), allait se revendre deux ans et demi plus tard, comme prévu à la virgule près dans sa convention et dans son
pacte d’actionnaires, pour la modique somme de 88,3 millions d’euros. Une
décision historique, trop pour le Conseil d’État qui l’a invalidée.
“Hé Oh, on est chez nous !” Le livre qui va “alimenter” la commission
Mais l’affaire ne s’arrête pas là.
Car il reste à comprendre pourquoi autant de bonnes fées se sont penchées sur
le berceau de Numéro 23, et pour quels intérêts en retour. C’est là l’objectif
de la mission d’enquête de l’Assemblée Nationale que vient d’obtenir le député
socialiste Marcel Rogemont, et dont il a été nommé rapporteur. Pour les
protagonistes de cette affaire, le pire est peut-être à craindre. Car Marcel
Rogemont avait déjà présenté le 20 janvier à la commission des Affaires
culturelles, un rapport d’information sur l’application, par le Conseil
supérieur de l’audiovisuel (CSA), de la loi du 15 novembre 2013 relative à
l’indépendance de l’audiovisuel public. Dans ce rapport, il revenait sur les
conditions d’attribution par le CSA de la fréquence à Numéro 23, “qui a soulevé des interrogations très
graves et préoccupantes sur la manière dont le CSA (…) a exercé sa mission de
régulation. (…) Cette affaire a mis à mal les fondements même de la politique
audiovisuelle et mis en lumière une série de graves manquements que la sanction
historique d’octobre 2015 d’abrogation de l’autorisation de diffusion ne suffit
pas à purger“, a expliqué l’élu socialiste.“S’agissant d’une autorité administrative indépendante, seul le
Parlement est habilité à sanctionner ce que je pense être une ‘erreur’ (…),
l’attribution d’une fréquence gratuite au projet Numéro 23“, avait alors
ajouté Marcel Rogemont. Nul doute que son rapport sera très attendu. Il pourra
pour mener l’enquête naturellement s’appuyer sur tous les éléments déjà
dévoilés par Lyon Capitale et Lelanceur.fr, mais il aura aussi à sa disposition
le nouveau livre de Didier Maïsto, pdg de Lyon Capitale, « Hé Oh, on est chez nous ! La télé
française, entre no man’s land et mafia d’État », qui sort en kiosques,
maisons de la presse et Relay le 2 juin 2016, avec des illustrations de
Lefred-Thouron.
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