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dimanche 28 janvier 2024

Ça sent la motion de défiance à France Télévisions !

Ça sent la motion de défiance à France Télévisions !

Le mercredi 24 janvier, la SDJ qui rencontrait le directeur de l’information après de nombreuses sollicitations de la part de la Rédaction nationale, a publié un compte- rendu dont le premier point :"Mise en pause » des portraits politiques à Complément d’Enquête", a fait l’effet d’une bombe.

Extrait :

"Nous souhaitions notamment avoir des précisions sur une demande de la direction de l’information formulée à la rédaction de Complément d’Enquête : l’arrêt temporaire de tout projet de portrait, sous la forme d’enquête, concernant des personnalités politiques, dès maintenant et ce jusqu'à la fin des élections européennes".

Alexandre Kara nous confirme ce « moratoire », selon ses termes. "Je ne leur ai pas demandé d’arrêter mais de ne plus lancer de portraits politiques pendant la campagne des Européennes. (…) Je demande juste une pause. Ils feront les portraits qu’ils voudront après les Européennes, donc juin".

Nous faisons part dans un premier temps de notre étonnement. Pourquoi cette décision ?

Alexandre Kara explique que certains dirigeants politiques refusent de venir (ou menacent de ne pas venir) sur nos antennes à cause des enquêtes de la rédaction, passées ou en cours.

"Notre rôle est de donner la parole à tout le monde pendant cette campagne et d’être très présents. Notre rôle c’est d’être numéro 1 sur ces élections, peu importe qui en sortira vainqueur. Et aujourd’hui on a des difficultés avec un certain nombre de candidats parce que l’on fait de l’investigation"… 

La SDJ exprime son profond désaccord vis-à-vis de cette décision et de cette stratégie. Nous le manifestons à plusieurs reprises au cours de ce rendez-vous, et indiquons notre inquiétude quant à sa perception par le public. 

Sans parvenir à infléchir la position d’Alexandre Kara : "Je soutiendrai toujours l’investigation sauf que j’ai besoin que les hommes et femmes politiques soient présents sur l’ensemble de nos éditions et sur l’ensemble de notre offre dans les prochains mois parce que sinon, je considérerais que c’est une faute de pluralisme. On va faire 4 primes sur les Européennes. Et si plus personne ne vient sur le plateau du 20h, c’est un problème pour moi [...] et ça vient en partie de l’investigation". 

Nous sommes conscients qu’il est essentiel – notamment sur le plan démocratique - de recevoir sur nos plateaux des représentants politiques de premier plan et de tous bords pendant cette campagne. Nous déplorons que certains boycottent nos émissions. Mais cet état de fait ne doit pas entraver la liberté des journalistes d'enquêter, même l’espace de quelques mois. 

La SDJ souligne que ce n’est pas la première fois que des politiques refusent de venir sur nos antennes et qu’interrompre ces enquêtes, c’est céder au chantage de celles et ceux que nos enquêtes dérangent. Nous ne pouvons accepter que le travail d’enquête (réaliser des tournages et mener des interviews par exemple) soit interrompu. Il en va de notre indépendance qui doit être permanente et ne peut être « mise en pause ».

Alexandre Kara indique que depuis qu’il est en poste, Complément d’Enquête a fait plus de portraits politiques qu’au cours des 5 dernières années : "Je n’ai jamais rien censuré. Jamais le service public n’a eu autant de liberté [...] Notre responsabilité est plus large. On doit travailler ensemble pour toute l’info ». Il précise par ailleurs que si des candidats aux Européennes sont mis en cause, il sera possible de mener et diffuser des enquêtes. Cela nous semble difficilement concevable si, dans le même temps, les enquêtes sur des personnalités politiques sont en suspens.

Nous souhaitons ici rappeler que, jusqu’à présent, grâce à la liberté éditoriale totale dont bénéficient les rédactions de France Télévisions, Complément d’Enquête avait pu réaliser des investigations sur des personnalités de tous bords politiques afin de respecter un « équilibre » : Jordan Bardella, Sophia Chikirou, Anne Hidalgo, Alexis Kohler, Edouard Philippe, Sandrine Rousseau ou Eric Zemmour…." »

« Ça sent la motion de défiance » préviennent à présent déjà plusieurs journalistes du Siège.



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